Les manifestants ont dénoncé les nouvelles réformes exigées par les créanciers du pays, l'Union européenne, la Banque centrale européenne (BCE) et le Fonds monétaire international (FMI). Ceux-ci s'apprêtent à accorder un deuxième prêt d'au moins 130 milliards d'euros, qui ferait suite aux 110 milliards accordés en mai 2010.
Pour sécuriser cette aide, le gouvernement grec envisage des économies budgétaires supplémentaires de 1,5% du PIB, soit environ 3,3 milliards d'euros.
Population à bout
Mais la population grecque qui a déjà accepté une première cure d'austérité depuis le printemps 2010 est à bout. Mardi, écoles, ministères, hôpitaux, médias publics et banques étaient touchés par la grève. Les transports urbains, le métro et les bus ont observé des arrêts de travail. L'Acropole a été fermé aux touristes.
Les manifestants rejettent notamment la demande de baisse des salaires et de réduction du salaire minimum formulée par les créanciers. Ils dénoncent aussi le projet de coupes dans les retraites complémentaires et de suppression de 15'000 emplois dans le secteur public.
Les manifestants se sont rassemblés notamment sur la place Syntagma, dans le centre d'Athènes. Des policiers anti-émeute ont été déployés autour du parlement, qui donne sur la place, en prévention d'éventuelles violences.
Plan de sauvetage pas encore finalisé
Par ailleurs, la réunion prévue mardi soir du Premier ministre grec Lucas Papademos avec les dirigeants politiques soutenant l'exécutif pour avaliser les réformes voulues par l'UE et le FMI a été renvoyée à mercredi, ont indiqué les services du Premier ministre.
Lucas Papademos a en revanche entamé une réunion tard dans la soirée avec les représentants de la "troïka" de créanciers publics (Commission européenne, Banque centrale européenne et Fonds monétaire international) pour finaliser le nouveau train de mesures de rigueur et de déréglementation.
Plus tôt dans la soirée, Lucas Papademos a rencontré les principaux dirigeants du lobby bancaire mondial IIF, Charles Dallara et Joseph Ackermann, pour boucler les derniers points en suspens du vaste plan d’effacement de dette de la Grèce, a indiqué la même source.
Eviter la faillite
Ce nouveau report, alors que la réunion de Lucas Papademos avec le trio politique était prévue lundi, "ne signale pas de blocage, rien de dramatique n'est intervenu, simplement une série de points très techniques à boucler qui a pris plus de temps que prévu", a ajouté cette source.
L'Europe espère éviter un défaut de paiement "désordonné" de la Grèce, qui doit rembourser en mars 14,5 milliards d'euros d'obligations arrivant à échéance.
La validation de ce nouveau programme d'ajustement est aussi la condition préalable pour avaliser parallèlement un autre accord avec les créanciers privés du pays sur la restructuration de la dette grecque.
Juncker optimiste
Le président de l'Eurogroupe Jean-Claude Juncker a déclaré mardi qu'il n'avait aucun doute sur l'avenir de la Grèce dans la zone euro, à condition que le pays respecte ses obligations vis-à-vis des autres membres de la monnaie unique.
La chancelière allemande Angela Merkel et le président français Nicolas Sarkozy ont suggéré la création d'un compte bloqué pour garantir l'affectation des fonds européens accordés à la Grèce au service de la dette.
ats/vkiss/pima
La Grèce lève 812,5 millions d'euros
La Grèce a levé mardi 812,5 millions d'euros en bons du Trésor à six mois, à un taux d'intérêt en très légère baisse de 4,86% par rapport à la dernière émission du même type, a annoncé mardi l'agence grecque de gestion de la dette publique (PDMA).
Cette émission intervient alors que le pays se trouve sur la dernière ligne droite pour boucler les mesures de rigueur réclamés par les créanciers, l'UE et le FMI, en vue de débloquer un deuxième prêt international d'au moins 130 milliards d'euros et procéder parallèlement à la restructuration de sa dette, opérations vitales pour éviter un défaut de paiement au pays en mars.