La base économique suisse est solide et a bien résisté aux récentes turbulences. Lors de son examen annuel, le Fonds monétaire international (FMI) a néanmoins pointé du doigt plusieurs défis.
Le principal risque découle de la crise de la dette publique dans la zone euro et de la force du franc. Le cours plancher pour l'euro introduit par la Banque nationale suisse (BNS) en septembre a été une mesure très appropriée, a souligné mardi le FMI. Cette mesure urgente devrait néanmoins être levée dès que la situation économique se sera stabilisée. "Retarder la sortie (du taux plancher) pourrait porter le risque d'un stockage de l'inflation", a averti le FMI.
Risque d'une bulle immobilière
L'experte du FMI n'a cependant pas voulu préciser les conditions nécessaires pour revenir à un régime de change flexible. Avec la faiblesse actuelle des taux hypothécaires, le risque d'une bulle immobilière s'accroit.
Le FMI recommande à la Suisse d'introduire un volant anticyclique permettant de renforcer la couverture en fonds propres dans le domaine hypothécaire.
Investir en cas de crise
Les grandes banques devraient relever le plus rapidement possible le niveau de leurs fonds propres. A court terme, la Suisse devrait également exploiter la marge de manoeuvre en matière de politique budgétaire si la reprise attendue pour le deuxième semestre se fait attendre. "Nous ne voyons pour l'heure pas de nécessité d'intervenir", a rétorqué Alexander Karrer, secrétaire d'Etat suppléant aux questions financières internationales.
Autre problème soulevé par les experts de Washington, le vieillissement de la population. La Suisse doit entreprendre maintenant les réformes de la prévoyance vieillesse et de la santé pour être en mesure de réagir dès la fin de la décennie, selon Enrica Detragiache, cheffe de mission du FMI.
agences/hend
Retour de la compétitivité
Le taux de changes entre l'euro et le franc suisse avait quasiment atteint la parité l'été dernier, mettant en danger les exportateurs suisses dont les produits se renchérissaient au fur et à mesure que la monnaie helvétique s'appréciait.
Depuis l'introduction du cours plancher, que la BNS a promis de défendre, le franc évolue aux alentours des 1,20 franc pour un euro, redonnant un peu de compétitivité aux exportateurs.