L'hôtellerie-restauration suisse a subi de plein fouet l'an dernier l'impact de l'environnement économique difficile. L'année écoulée a été marquée par une chute "spectaculaire" de la demande, la première depuis 2005, a souligné mercredi à Zurich Klaus Künzli, président de la Fédération suisse de l'hôtellerie-restauration GastroSuisse lors de la conférence de presse annuelle.
En conséquence, la branche, qui compte 26'800 établissements employant plus de 217'000 salariés, a perdu près de 10'000 emplois par rapport à 2010. La baisse concerne surtout les personnes actives à un taux inférieur à 50%.
Dépenses en chute
Les consommateurs ont diminué de 1,9 milliard de francs leurs dépenses pour s'accorder un repas ou une boisson hors de chez eux.
En 2011, le chiffre d'affaires du secteur a reculé à 24,2 milliards de francs, soit une baisse de 7% par rapport à l'année précédente, peut-on lire dans le communiqué. Du coup, l'hôtellerie-restauration évolue actuellement en termes d'activité en dessous de sa moyenne pluriannuelle.
Moral en berne et franc fort
Outre un moral des consommateurs en berne, la branche a souffert de l'impact du franc fort. Sept nuitées en Suisse à 150 francs coûtaient à un visiteur issu de l'Union européenne 625 euros en 2007 contre 963 euros mi-2011.
"Dramatique", cette situation affecte tout particulièrement les régions accueillant un grand nombre de touristes européens, comme les Grisons ou le Valais. En Suisse centrale, plus particulièrement la région du Lac des quatre cantons, la vive progression des séjours des hôtes venus d'Asie a permis de compenser en partie ce tassement.
L'hôtellerie-restauration attend de la politique des conditions cadres "équitables et adaptées aux PME". Elle demande de mettre fin à une TVA "discriminatoire", de refuser l'interdiction générale de la fumée dans les locaux de travail, ainsi que l'interdiction des "happy-hours" pour les spiritueux.
ats/bri
La restauration dans le détail
Les consommateurs helvétiques ont tout particulièrement restreint leurs dépenses pour les boissons accompagnant un repas, celles-ci diminuant de 13%. Et quand ils sont sortis dans un établissement uniquement pour boire, ils ont dépensés 23,3% de moins qu'en 2010.
Ce sont surtout les jeunes qui ont serré leur ceinture: les 15-29 ans ont en moyenne dépensé 23,2% de moins pour boire et 8,3% de moins pour manger. Par contre, les 30-49 ans ont augmenté leur budget de 20% pour manger et de 9,4% pour boire.