Modifié

L'économie espagnole suscite de nouveau les inquiétudes

Le drapeau espagnol flotte à proximité de la Banque d'Espagne, à Madrid. [Paul Hanna]
Le drapeau espagnol flotte à proximité de la Banque d'Espagne, à Madrid. - [Paul Hanna]
Madrid a a vu ses taux d'intérêt à court terme presque doubler mardi, souffrant du climat de tension sur les marchés. Les investisseurs doutent de la capacité de l'Espagne à réduire son déficit.

L'Espagne paie beaucoup plus cher pour se financer à court terme: le Trésor madrilène a levé mardi 1,933 milliard d'euros en bons à 3 et 6 mois, conformément à ses objectifs. Toutefois, le coût de l'emprunt a presque doublé par rapport à la dernière émission similaire, victime du climat de tension sur les marchés, qui a ramené la Bourse à ses plus bas niveaux en trois ans.

Le pays, qui avait vécu une fin 2011 très tendue sur les marchés, avant que ceux-ci ne s'apaisent au premier trimestre 2012, est de nouveau en crise. L'Espagne a promis de ramener son déficit public de 8,51% du PIB fin 2011 à 5,3% en 2012 puis 3% en 2013, mais elle a renoué dès ce trimestre avec la récession, et les marchés doutent de ses capacités à suivre son strict programme budgétaire.

"Moment d'extrême fragilité"

Devant les députés, réunis mardi pour l'examen du budget 2012, le ministre du budget espagnol Cristobal Montoro a lui-même reconnu que son pays était "dans un moment extrêmement délicat, un moment d'extrême fragilité". Il a ajouté que ce budget, d'une rigueur historique, visait "à faire revenir la confiance envers la société espagnole, la confiance de nos partenaires européens envers l'Espagne, la confiance des marchés".

De son côté, le chef du gouvernement Mariano Rajoy a déclaré, à son arrivée au Parlement: "La politique économique que le gouvernement mène est une politique économique dure, elle est coûteuse, elle ne va pas produire d'effets à court terme mais c'est ce qu'il faut faire en ce moment".

afp/ptur

Publié Modifié

Le retour de la récession en Espagne

La Banque d'Espagne a estimé lundi que le PIB du pays avait accentué son recul au premier trimestre, avec une baisse de 0,4% par rapport au dernier trimestre 2011, où il avait déjà diminué de 0,3%. Ses prévisions sont généralement confirmées par les chiffres officiels, qui seront connus, dans leur version provisoire, lundi prochain.

Deux trimestres de recul du PIB signifient l'entrée d'un pays en récession, dont l'Espagne n'était pourtant sortie que début 2010. La difficulté de réduire le déficit public dans ce contexte, à laquelle s'ajoute un chômage record (22,85% fin 2011), met le pays sur la sellette, et ces tensions se sont ressenties ces derniers jours dans la Bourse madrilène.

Celle-ci a ainsi glissé sous la barre symbolique des 7000 points et renoué avec ses plus bas niveaux de mars 2009. Depuis le début de l'année, elle est celle qui a le plus baissé en Europe, perdant près de 19% de sa valeur.