Standard and Poor's s (S&P) dégrade encore l'Espagne, après l'avoir déjà fait en janvier. Cette décision relègue Madrid dans la catégorie des émetteurs de qualité moyenne, en mesure de faire face à leurs obligations de manière adéquate. La perspective associée à la nouvelle note de l'Espagne est "négative", ce qui signifie que l'agence envisage la possibilité d'un nouvel abaissement.
Le pays, quatrième économie de la zone euro, a renoué au premier trimestre avec la récession, deux ans à peine après en être sorti, avec un produit intérieur brut (PIB) qui aurait reculé de 0,4%, selon la Banque d'Espagne.
Cela complique le strict programme budgétaire auquel il s'est engagé, promettant de réduire le déficit public de 8,51% du PIB en 2011 à 5,3% en 2012 et 3% en 2013. S&P prévoit, elle, 6,2% en 2012 puis 4,8% en 2013.
Secteur bancaire affaibli
Le secteur bancaire espagnol est l'une des grandes sources d'inquiétudes des marchés, car il est fragilisé depuis l'éclatement de la bulle immobilière en 2008. Déjà mercredi le FMI avait appelé l'Espagne à aller plus loin dans l'assainissement de ses banques afin de "remédier aux faiblesses qui demeurent" malgré une grande réforme du secteur financier.
La dette publique de l'Espagne, bien que très inférieure à la moyenne en zone euro, devrait bondir de plus de onze points en 2012, à 79,8% du PIB, selon le gouvernement. Elle est en hausse continue depuis le premier trimestre 2008, où elle atteignait 35,8%.
afp/pym
5,7 millions de chômeurs recensés
L'Espagne comptait à la fin du premier trimestre près de 5,7 millions de chômeurs. Le pays atteint ainsi un taux de chômage de 24,44%, le plus élevé depuis le début de la série statistique en 1996, selon les chiffres officiels publiés vendredi.
Alors que l'Espagne est à nouveau entrée en récession ce trimestre, le nombre de sans-emploi (5'639'500) a continué à progresser par rapport à la fin 2011 où le taux de chômage atteignait 22,85%, selon l'Institut national de la statistique (Ine).
La progression du chômage s'est encore accélérée puisque 374'000 personnes ont perdu leur emploi au premier trimestre de cette année, contre 295'300 durant le dernier trimestre 2011.