Le taux de chômage dans la zone euro a atteint en mars son plus haut niveau depuis la création de l’union monétaire, à 10,9% de la population active, égalant le record d'avril 1997, a indiqué mercredi l'office européen des statistiques, Eurostat.
Selon les calculs d'Eurostat, 17,36 millions de personnes étaient au chômage en mars dans la zone euro, soit 169’000 de plus que le mois précédent. Il s'agit du onzième mois consécutif au cours duquel le chômage a atteint ou dépassé le seuil de 10% dans la zone euro.
"Ces nouveaux chiffres soulignent la gravité du problème et confirment l'urgence qu'il y a à créer un marché du travail plus dynamique", a réagi mercredi une porte-parole de la Commission européenne lors d'un point de presse. Outre le traditionnel sommet européen de fin juin, une autre réunion des chefs d'Etat et de gouvernement pourrait se tenir en amont pour définir un plan d'action, a annoncé le président de l'UE, Herman Van Rompuy.
L'Italie frise les 10%
En Italie en mars, le taux de chômage a atteint un nouveau record à 9,8% de la population active contre 9,6% en février, selon une estimation provisoire publiée mercredi par l'Istat. Le pays, qui s’enfonce dans la récession, se rapproche ainsi de la barre symbolique des 10%. Ce niveau est le plus élevé depuis le début de la série statistique des chiffres mensuels de l'emploi qui remonte à janvier 2004. Chez les jeunes de 15-24 ans, le taux de chômage a bondi en mars à 35,9%, ce qui est également un record.
En données corrigées des variations saisonnières, le nombre de personnes à la recherche d'un emploi s'est élevé à 2,506 millions en mars dans le pays, soit 2,7% de plus sur un mois (+66’000 personnes) et un bond de 23,4% sur un an (+476’000 personnes).
Le chômage progresse fortement en Italie depuis l'été dernier, en raison de la crise de la dette et des plans d'austérité. Le gouvernement a adopté fin mars un projet de réforme du marché du travail.
L'Allemagne stable
En Allemagne en avril, le chômage a continué sa décrue, le taux brut a reculé à 7% de la population active, soit 65'000 personnes de moins qu'en mars et 115'000 de moins qu'il y a un an. La barre des trois millions est ainsi refranchie en sens inverse, le nombre de chômeurs atteignant maintenant les 2,96 millions. A cela s’ajoute 1,04 million d'actifs en "sous-emploi" (petits boulots et formations).
Mais en valeurs corrigées des variations saisonnières, le nombre de chômeurs a augmenté de 19’000, notamment en raison d'effets statistiques liés aux dates des vacances de Pâques, a expliqué l'Agence pour l'Emploi, qui a publié ces chiffres mercredi. Le taux corrigé est resté stable à 6,8%.
La Bavière et le Bade-Würtemberg, bastions de l'industrie automobile notamment, connaissent le plein emploi avec des taux de chômage respectifs de 3,7% et 4%. Il s'élève par contre en moyenne à 11,2% dans l'est. Le taux de chômage dans la première économie européenne avait atteint en mars et avril 2009 8,6%. Berlin a confirmé fin mars ses prévisions de croissance du Produit intérieur brut de 0,7% en 2012.
L'Espagne en queue de peloton
L'Espagne reste de loin le mauvais élève de l'Europe. Madrid a vu son chômage grimper à 24,1% en mars. En Grèce, le taux de chômage s'est inscrit à 21,7% selon les dernières données disponibles pour ce pays, qui datent de janvier.
Ces deux pays sont aussi ceux qui affichent les taux les plus élevés de jeunes sans emploi (51,2% en Grèce en janvier et 51,1% en Espagne).
agences/bri