"Le franc suisse est légèrement surévalué", a indiqué le FMI dans son rapport annuel sur l'économie de la Suisse, publié mardi et daté de mi-avril, époque où l'euro était juste au-dessus de 1,20 franc. En fonction de la méthode de calcul, le FMI estime cette surévaluation entre 0% et 15%.
Mesure "provisoire par nature"
La Banque nationale suisse (BNS) intervient depuis septembre sur le marché des changes pour empêcher l'euro de descendre sous 1,20 franc suisse. Les deux monnaies avaient approché la parité en août 2011. Pour le FMI, cette politique a prouvé son efficacité et "était une réaction appropriée au risque de contraction de l'économie et de déflation".
Cependant, le Fonds trouve "souhaitable" de revenir à un taux de changes entièrement déterminé par le marché "une fois que l'inflation sera revenue à des niveaux confortables et que la croissance aura décollé". Les prix à la consommation restaient en baisse sur un an en avril, de 1%.
Cités dans le rapport, des responsables de la BNS ont affirmé que le plancher de 1,20 franc pour un euro était une mesure "provisoire par nature" et que l'issue idéale serait que le franc se stabilise de lui-même à un niveau acceptable pour l'économie suisse.
Crainte de récession
Le FMI a jugé la Suisse "bien positionnée" pour revenir à une croissance modérée lors du second semestre de cette année. Il table sur 0,8% de croissance en 2012 puis 1,7% en 2013.
"Mais l'incertitude est élevée", a-t-il prévenu, car la Suisse "a des liens commerciaux étroits avec la zone euro. Par conséquent, une intensification de la crise de confiance dans la région provoquerait un choc pour les échanges qui pourrait éventuellement faire basculer l'économie dans une récession".
agences/dk
Un examen mené début mars
La délégation du FMI a effectué l'examen annuel de la Suisse du 9 au 20 mars. Elle a rencontré dans ce cadre des représentants de l'administration fédérale, des cantons, de la FINMA, de la BNS, des banques, des assurances et de la politique.
A l'issue de cette visite, les experts du FMI avaient mis en garde contre un risque de bulle immobilière, avec la faiblesse actuelle des taux hypothécaires. Ils avaient recommandé à la Suisse d'introduire un volant anticyclique permettant de renforcer la couverture en fonds propres dans le domaine hypothécaire.