Modifié

Bruxelles voit une "lente reprise" de la croissance dans la zone euro en 2013

Le commissaire européen en charge des Affaires économiques, Olli Rehn, a annoncé une stagnation du PIB de la zone euro pour l'année 2012. [Thierry Charlier]
Le commissaire européen en charge des Affaires économiques, Olli Rehn (à gauche), a présenté vendredi les différentes prévisons économiques de printemps. - [Thierry Charlier]
Le croissance de la zone euro devrait stagner en 2012 avant de passer à 1% en 2013, d'après les prévisions de la Commission européenne annoncées vendredi.

La zone euro s'achemine vers une lente reprise, selon la Commission européenne. L'Union monétaire va néanmoins devoir faire davantage pour renouer avec la croissance tout en poursuivant la chasse aux déficits excessifs, qui touchent aussi bien Paris que Madrid. "Une reprise est en vue, mais la situation économique reste fragile", a estimé le commissaire européen en charge des Affaires économiques, Olli Rehn, en présentant vendredi le rapport avec ses prévisions économiques de printemps.

La zone euro devrait enregistrer un produit intérieur brut (PIB) en baisse de 0,3% en 2012 et en hausse de 1% en 2013, tandis que l'Union européenne devrait afficher une croissance de 1,3% l'an prochain, après une stagnation cette année. Mais les disparités sont importantes entre Etats membres (voir les principales prévisions dans l'encadré ci-contre).

Renouer avec la croissance

"Si nous n'engageons pas résolument de nouvelles actions, la croissance pourrait rester faible", a mis en garde Olli Rehn au moment où les Européens cherchent désespérément comment renouer avec la croissance. Ce thème sera d'ailleurs au menu d'un dîner de dirigeants européens le 23 mai à Bruxelles.

Selon le commissaire européen, "des finances publiques saines constituent une condition indispensable pour une croissance durable et nous devons profiter du nouveau cadre renforcé de gouvernance économique pour stimuler l'ajustement en accélérant les politiques de nature à promouvoir la stabilité et la croissance".

Un appel justifié par le fait que plusieurs pays européens pourraient connaître de sérieux dérapages budgétaires l'an prochain, selon la Commission. Parmi eux, l'Espagne, la France et les Pays-Bas (voir ci-dessous).

agences/vtom

Publié Modifié

Prévisions du PIB et du chômage pour 2013

Voici les principales prévisions de croissance pour 2013 de la Commission européenne avec l'évolution des Produits intérieurs bruts (PIB) et le taux de chômage. Les chiffres entre parenthèses sont les prévisions pour l'année 2012.

Irlande: croissance de 1,9% (+0,5%), chômage à 13,6% (14,3%)

Allemagne: croissance de 1,7% (+0,7%), chômage à 5,3% (5,5%)

Royaume-Uni: croissance de 1,7% (+0,5%), chômage à 8,4% (8,5%)

Union européenne: croissance de 1,3% (stagnation), chômage à 10,3% (10,3%)

France: croissance de 1,3% (+0,5%), chômage à 10,3% (10,2%)

Zone euro: croissance de 1% (-0,3%), chômage à 11% (11%)

Italie: croissance de 0,7% (-1,4%), chômage à 9,7% (9,5%)

Pays-Bas: croissance de 0,7% (-0,9), chômage à 6,2% (5,7%)

Portugal: croissance de 0,3% (-3,3% en 2012), chômage à 15,1% (15,5%)

Grèce: stagnation (-4,7%), chômage à 19,6% (19,7%)

Espagne: baisse de 0,3% (-1,8%), chômage à 25,1% (24,4%)

Craintes sur les déficits budgétaire de l'Espagne, de la France et des Pays-Bas

Le déficit budgétaire espagnol va atteindre 6,4% du PIB cette année, loin de l'objectif de 5,3% que s'est fixé le gouvernement, et 6,3% en 2013. Madrid a jusqu'ici promis de ramener son déficit à 3% du PIB. Ces prévisions de la Commission européenne mettent un peu plus la pression sur le gouvernement espagnol qui "va devoir imposer bien plus de rigueur, en particulier en 2013, afin d'espérer atteindre ses objectifs de déficit", selon Martin Van Vliet de la banque ING.

La France devrait elle aussi connaître un sort similaire, avec dérapage de son déficit public l'an prochain, à 4,2% contre un objectif de 3% affiché par le nouveau président François Hollande. Un écart attribué "surtout au fait que cette prévision est basée sur un scénario de politique inchangé", selon Olli Rehn, qui attend "que les autorités française spécifient les mesures envisagées pour 2013."

De leur côté, les Pays-Bas devraient afficher un déficit de 4,4% en 2012 et de 4,6% en 2013, à politique inchangée. La Haye vient toutefois de présenter une ébauche de budget qui vise à ramener en 2013 le déficit public sous les 3% du PIB, via une augmentation de la TVA, une réduction du budget alloué aux soins de santé et un gel des salaires de certains fonctionnaires.