L'agence de notation Moody's a annoncé lundi qu'elle abaissait la note de crédit de long terme de 26 banques italiennes. Une décision qu'elle motive à cause des difficultés économiques de l'Italie, de l'affaiblissement des bénéfices et d'un "accès restreint aux financements de marché".
Les abaissements vont de un à quatre crans, avec un cran pour les deux plus grandes banques du pays, UniCredit et Intesa Sanpaolo, toutes deux ramenées à "A3". La perspective est "négative" pour toutes les banques concernées. Ce qui signifie que Moody's envisage d'abaisser encore ces notes, si les problèmes de financement s'aggravent, en cas de "récession prolongée" ou en cas d'abaissement de la note de l'Etat italien.
"Les notes des banques italiennes font maintenant partie des plus basses chez les pays européens avancés. Elles reflètent la vulnérabilité de ces banques à un contexte économique défavorable en Italie et en Europe", a expliqué Moody's.
Des conditions "de plus en plus défavorables"
L'agence a invoqué dans un communiqué diffusé lundi à Washington "des conditions de plus en plus défavorables, avec le retour de l'économie italienne en récession et une austérité gouvernementale qui réduit la demande à court terme". Elle perçoit "des défis de plus en plus grands pour la qualité des actifs et un affaiblissement des performances opérationnelles, à un moment où les prêts à problèmes et les provisions pour pertes de crédit augmentent".
L'agence de notation s'inquiète d'un "accès restreint aux financements de marché qui, s'il persiste, mettra une pression supplémentaire sur les banques pour réduire leurs actifs, posant des risques pour leur enseigne et leurs bénéfices". Enfin, elle a relevé chez certaines de ces banques "des risques pour les créanciers provenant de faiblesses potentielles dans la gouvernance, les contrôles et la gestion des risques, en particulier chez des banques plus petites, non cotées".
agences/vtom
Le PIB italien chute encore de 0,8%
L'économie italienne a enregistré une nouvelle contraction de son produit intérieur brut (PIB) de 0,8% au premier trimestre par rapport au précédent, selon une première estimation publiée mardi par l'institut de statistiques italien Istat.
Plombée par la crise de la dette et des plans d'austérité à la chaîne destinés à rassurer les marchés, l'Italie est entrée officiellement en récession au quatrième trimestre 2011 avec un repli de son PIB de 0,7%.
Cette nouvelle contraction de 0,8% du PIB au premier trimestre 2012 demeure la pire enregistrée depuis la chute de 3,5% au terme des quatre premiers mois de 2009.