Les déclarations contradictoires se sont multipliées ce vendredi sur le futur de la Grèce, et, en particulier, sur le thème de son maintien dans la zone euro.
Ainsi, à Athènes, le président du Parlement européen, Martin Schulz, a appelé les Grecs à rester "sur la voie européenne" malgré "la souffrance" et "les sacrifices" endurés depuis deux ans. Une sortie de la Grèce de la zone euro ne serait pas "la fin d'une évolution négative" mais "le début d'une évolution encore plus négative", a-t-il prévenu.
De son côté, le commissaire européen au Commerce, Karel De Gucht a affirmé dans une interview au quotidien belge néerlandophone De Standaard que les institutions européennes étudient "des scénarios" de défaillance de la Grèce. Son collègue Olli Rehn a ensuite dément tout scénario prévoyant une sortie de la Grèce de l'euro.
L'idée d'un referendum refait surface
Karel de Gucht a par ailleurs remis sur le tapis l'idée d'un référendum sur le maintien ou non de la Grèce dans la zone euro en n'excluant pas un troisième tour après les élections du 17 juin, voire un référendum sur la question dans le pays.
Peu après, le bureau du Premier ministre grec par intérim annonçait qu'Angela Merkel avait également évoqué, lors d'un entretien avec le chef de l'Etat grec Carolos Papoulias, "l'idée d'organiser un référendum, en parallèle des élections".
L'information a cependant immédiatement été démentie par un porte-parole de la chancellerie allemande.
Tous ces commentaires surviennent alors que la Grèce, asphyxiée par la crise et les politiques d'austérité, est entrée dans une nouvelle période électorale après l'échec des partis à former un gouvernement à l'issue des législatives du 6 mai.
Les nouvelles législatives prévues le 17 juin accentuent l'incertitude politique et l'angoisse des créanciers, UE, BCE et FMI, qui doutent de la volonté des politiciens grecs de poursuivre l'austérité budgétaire imposée depuis 2010, après la forte poussée des partis anti-rigueur lors du scrutin du 6 mai. (Lire: Les nouvelles élections législatives en Grèce sont prévues le 17 juin)
Le FMI a suspendu ses contacts
A l'origine de ces inquiétudes, la montée du parti de gauche anti-austérité Syriza, arrivé deuxième derrière la droite de la Nouvelle-Démocratie, en quadruplant son score depuis les dernières législatives de 2009.
Le retour aux urnes va causer de nouveaux retards dans l'exécution du plan d'ajustement des finances du pays, certains investisseurs craignant qu'Athènes n'abandonne complètement ses efforts. Déjà, les processus de privatisations, dictés par l'UE et le FMI, ont été suspendus jusqu'aux élections.
Le FMI a annoncé jeudi qu'il suspendait ses contacts avec Athènes jusqu'aux législatives, après la mise en place d'un gouvernement intérimaire en Grèce qui ne peut que gérer les affaires courantes, étant privé de parlement pour légiférer.
mre avec les agences
Sondages contradictoires
Alors que la semaine dernière le parti de gauche radicale Syriza figurait en première place des intentions de vote, un nouveau sondage paru vendredi dans le quotidien conservateur Elefthéros Typos et effectué par l'institut Marc donne la première place à la droite avec 23,1% des intentions de vote contre 21% pour Syriza et 13,2% au Pasok (socialistes).
Cependant, un sondage de l'institut Pulse RC et commandé par l'hebdomadaire "To Pontiki" plaçait lui toujours la gauche radicale en tête avec 24,5% des intentions de vote contre 21,5 pour la Nouvelle-Démocratie.