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La zone euro enregistre un taux de chômage record de 11%

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L'Espagne est touchée de plein fouet par la crise économique, en particulier les moins de 25 ans, dont la moitié se trouve au chômage. - [Alberto Di Lolli]
Avec 11% de taux de chômage, la zone euro touche un niveau qu'elle n'avait jamais atteint depuis sa création en 1999. L'Espagne reste de loin le pays le plus affecté avec un taux de 24,3%.

Le chômage touche désormais 11% de la population en âge de travailler dans la zone euro. Un niveau jamais vu et qui pourrait encore croître dans les mois à venir face à une probable aggravation de la crise économique, préviennent de nombreux économistes.

Le taux de chômage a atteint ce niveau record en avril comme en mars où le chiffre a été révisé à la hausse, selon Eurostat. Le seuil de 11% n'avait jamais été atteint depuis la création de la zone euro en 1999, mais ce niveau ne surprend guère les analystes interrogés par l'agence Dow Jones Newswires qui s'attendaient à un tel chiffre en avril.

Cela signifie au total que 17,4 millions de personnes étaient sans emploi en avril dans l'Union monétaire, soit 110'000 de plus que le mois précédent. "Les entreprises sont pour la plupart sous forte pression pour limiter leurs effectifs afin de contenir leurs coûts face à une faible demande, une forte concurrence, des marges serrées et des perspectives très incertaines", souligne Howard Archer, économiste pour IHS Global Insight.

Douze mois en-dessus des 10%

La situation est critique: il s'agit du douzième mois consécutif au cours duquel le chômage a atteint ou dépassé le seuil de 10% dans la zone euro. En un an, 1,79 million de personnes sont venues grossir les rangs des sans emploi. Pire, l'horizon est bouché, alors que la zone euro semble se diriger vers une nette contraction de son activité au second trimestre.

"Nous pensons que le taux de chômage va atteindre ou légèrement dépasser les 11,5%, en tablant sur le fait que la zone euro sorte de récession plus tard cette année", estime Martin Van Vliet, analyste pour la banque néerlandaise ING. Mais ce scénario semble optimiste sachant que la zone euro pourrait voir son activité se contracter plus longtemps que prévu, comme le suggèrent les indices PMI notamment celui du secteur manufacturier publié vendredi. "Dans ce cas, le risque est d'atteindre un taux de chômage encore plus important", prévient-il.

L'Espagne et la Grèce en tête

De nombreuses disparités apparaissent toutefois entre pays du sud de l'Europe et ceux du nord, même si de nombreuses économies jugées solides "succombent à la morosité", souligne Jennifer Mac Keown de Capital Economics, citant le cas de la France, deuxième économie de la zone euro où le chômage a grimpé à 10,2% en avril contre 10,1% le mois précédent.

L'Espagne reste de loin le pays européen le plus affecté avec le taux de chômage le plus élevé d'Europe (24,3%). Le phénomène touche de plein fouet les moins de 25 ans, puisque plus d'un jeune sur deux est sans emploi dans le pays (51,5%). En Grèce, le taux de chômage s'est lui inscrit à 21,7%, selon les dernières données disponibles pour ce pays, qui datent de février.

Le Portugal affiche en avril un chômage record à 15,2%, contre 15,1% en mars. Le taux de chômage au Portugal, sous assistance financière, devrait augmenter à 15,5% en 2012 et atteindre un pic à 16% en 2013, a indiqué vendredi le ministre des Finances portugais Vitor Gaspar.

Plus bas niveau en Autriche

En revanche, les taux de chômage les plus bas sont enregistrés en Autriche (3,9%), au Luxembourg et aux Pays-Bas (5,2%) ainsi qu'en Allemagne (5,4%). Ces mauvaises nouvelles "vont compliquer les efforts des pays les plus fragiles" soumis à des cures d'austérité et "pourraient rendre réticentes les économies les plus solides à fournir (à leurs voisins) l'aide dont ils ont désespérément besoin", estime l'économiste de Capital Economics.

La croissance et l'emploi sont devenues des priorités absolues pour les Européens, mais ils sont très divisés sur les moyens de les relancer, les pays partisans de l'orthodoxie budgétaire, Allemagne en tête, prônant plus de flexibilité dans le marché du travail, ce que refuse la France notamment.

agences/rber

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Les Bourses, l'euro et le pétrole plongent

Les Bourses européennes ont fini en forte baisse vendredi et au plus bas depuis six mois. L'euro a lui atteint un plus bas de près de deux ans, des chiffres décevants sur l'emploi aux Etats-Unis étant venus s'ajouter aux craintes déjà vives liées à la situation de la zone euro.

La Bourse suisse a terminé en baisse de 1,24% à un peu plus de 5777 points. Francfort a chuté de 3,42%, Paris de 2,21% et Londres de 1,14%. L'indice paneuropéen FTSEurofirst 300 a pour sa part reculé de 2,22%, au plus bas depuis décembre. Aux Etats-Unis, le Dow Jones a abandonné 2,2% et le Nasdaq 2,8%.

Sur le marché des changes, l'euro a touché à 1,2286 dollar son plus bas niveau depuis juin 2010, juste après les chiffres de l'emploi aux Etats-Unis, avant de se reprendre légèrement.

Les cours du pétrole ont eux aussi lourdement chuté à New York vendredi. Le baril de "light sweet crude" (WTI) pour livraison en juillet a perdu 3,30 dollars par rapport à la clôture de jeudi, à 83,23 dollars. Les cours retrouvent un niveau plus vu depuis le 7 octobre dernier. Ils ont chuté de près de 23 dollars en un mois, soit de près de 22%.

Le chômage américain repart à la hausse

Le taux de chômage des Etats-Unis est remonté en mai pour la première fois en un an pour s'établir à 8,2%, alors que les embauches progressaient à leur rythme le plus faible en douze mois, selon des chiffres officiels publiés vendredi à Washington. Le pays a créé 69'000 emplois de plus qu'il en détruisait en mai, indique le rapport sur l'emploi du ministère du Travail.

Le solde net des embauches apparaît ainsi en baisse de 10,4% par rapport à avril et nettement inférieur à ce sur quoi tablaient les analystes dont l'estimation médiane donnait 150'000 créations d'emploi. Mauvaise nouvelle supplémentaire pour le pays, le ministère a revu en baisse de 33% son estimation des créations de postes d'avril, à 77'000 seulement.

Mauvaises nouvelles pour la sidérurgie française

Le groupe indien ArcelorMittal a annoncé vendredi aux représentants du personnel la prolongation pour les six prochains mois de l'arrêt des deux hauts fourneaux de Florange, dans l'est de la France, a-t-on appris de sources syndicales.

Le sidérurgiste avait conditionné la relance des deux hauts fourneaux lorrains à une reprise économique en Europe. Le premier haut fourneau (P3) est arrêté depuis un an et le deuxième (P6) depuis l'automne.

Une intersyndicale du groupe sera reçue lundi par le président François Hollande et le ministre du Redressement productif Arnaud Montebourg. Pour la CFDT, "on achemine Florange vers une fermeture temporaire à durée indéterminée menaçant l'avenir du site".