L'espoir de voir les banques centrales intervenir pour pallier le ralentissement de la croissance mondiale et aux nouveaux soubresauts de la crise de la dette en zone euro redonnait des couleurs à la majeure partie des Bourses européennes à la mi-journée lundi.
Après un début de journée difficile
Après un démarrage dans le rouge, les places financières ont majoritairement comblé leurs pertes dans la matinée, à l'exception de Francfort et Zurich. A 10h53 GMT, Paris gagnait ainsi 0,62%, Madrid 2,62%, Milan 1,21% tandis que Francfort cédait 1,00%. La Bourse de Londres était pour sa part fermée en raison des célébrations pour le Jubilé de Diamant de la reine.
Du fait de la dégradation de la situation, "le marché espère des actions des banques centrales", a expliqué Alexandre Baradez, analyste chez Saxo Banque. Cette semaine, la Banque centrale européenne (BCE) se réunit mercredi et sont attendus les discours de responsables de la Réserve fédérale américaine (Fed).
"Paradoxalement, la progression du stress sur les marchés devrait permettre d'augmenter la pression sur les politiques afin d'annoncer rapidement un cadre européen permettant un retour de la confiance", veut croire Franklin Pichard, chez Barclays Bourse, alors qu'un nouveau sommet européen doit se tenir les 28 et 29 juin.
De bonnes nouvelles sont également venues du Portugal qui a obtenu un nouveau satisfecit de ses créanciers internationaux à l'issue de la quatrième évaluation trimestrielle à la mise en oeuvre du plan d'aide accordé en mai 2011 par l'UE et le FMI (lire encadré).
Le DAX et le SMI restent dans le rouge
Mais les inquiétudes au sujet de la croissance mondiales et les risques en zone euro restaient présentes et se traduisaient en particulier à la Bourse de Francfort, le Dax comptant beaucoup de valeurs cycliques, dépendantes des exportations, et du coup plus réactives aux ralentissements en Asie ou aux Etats-Unis. A Zurich, le SMI évoluait aussi dans le rouge en début d'après-midi.
Vendredi, toutes les places avaient dévissé, affectées notamment par des mauvais chiffres sur le chômage aux Etats-Unis. Lundi matin les marchés asiatiques ont également accusé le coup à leur tour et démarré la semaine en forte baisse. En particulier, la Bourse de Tokyo a perdu 1,71%. L'euro a lui aussi démarré la semaine sur une baisse avant de remonter (voir ci-contre).
afp/hof
Une semaine volatile en vue
"Une chose est sûre, cela s'annonce comme une semaine volatile", estimait ainsi Cameron Peacock, analyste chez IG Markets.
Selon lui, cette semaine sera importante pour les marchés, "avec les développements en Europe, les décisions des banques centrales avec la BoE (Banque d'Angleterre) et la BCE (Banque centrale européenne) et des discours de dirigeants de la Fed (Réserve fédérale américaine)".
Les propos en provenance de la Fed seront particulièrement suivis, puisque de nombreux opérateurs estiment que la hausse inattendue du chômage américain - remonté à 8,2% en mai - pourrait entraîner de nouvelles mesures de relance.
Du coup, les investisseurs guetteront tout propos concernant la crise en zone euro, avant la très attendue réunion de la BCE mercredi.
L'euro reprend des couleurs aussi
Plombée par l'inquiétude des investisseurs, la devise européenne évoluait à la baisse en début de matinée.
Vers 07h15 GMT (09h15 à Paris), l'euro valait 1,2410 dollar contre 1,2423 dollar vendredi vers 21h00 GMT.
Mais à 10h55 GMT l'euro valait 1,2439 contre 1,2410 dollar vers 07h15 GMT et 1,2423 dollar vendredi vers 21h00 GMT.
La tension sur le marché obligataire européen s'apaisait également légèrement lundi après le coup de chaud de vendredi, les taux espagnols et italiens se détendant alors que ceux de l'Allemagne et de la France qui avaient atteint des niveaux records, corrigeaient à la hausse.
Le Portugal obtient un nouveau satisfecit de ses créanciers internationaux
Le Portugal a obtenu un nouveau satisfecit de ses créanciers internationaux à l'issue de la quatrième évaluation trimestrielle à la mise en oeuvre du plan d'aide accordé en mai 2011 par l'UE et le FMI, a annoncé lundi le gouvernement.
"D'après l'évaluation des institutions internationales, nous respectons notre programme de redressement", a déclaré le ministre des Finances Vitor Gaspar, précisant que la mission de la Troïka UE-BCE-FMI "recommandera le versement de la cinquième tranche de financement du programme, d'un montant de 4,1 milliards d'euros".
"Nous avons atteint nos objectifs quantitatifs", a ajouté Vitpr Gaspar, qui a également fait valoir "une rapide réduction des déséquilibres externes (...) dans un contexte international défavorable".
"L'exécution budgétaire reste en ligne avec les objectifs pour 2012" et le gouvernement devrait parvenir à ramener son déficit public à 4,5% du PIB, comme prévu, a-t-il souligné.