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L'Espagne demande une aide financière européenne

9 juin, l'Espagne appelle à l'aide--L'Espagne demande une aide à l'Union européenne pour renflouer ses banques, sans donner de montant dans l'attente des audits. La zone euro se dit disposée à prêter jusqu'à 100 milliards d'euros. Les banques espagnoles aurait besoin d'être recapitalisées à hauteur de 40 milliards d'euros, selon le FMI. [Daniel Ochoa de Olza]
Les banques espagnoles aurait besoin d'être recapitalisées à hauteur de 40 milliards d'euros, selon le FMI. - [Daniel Ochoa de Olza]
L'Espagne a annoncé qu'elle allait demander une aide à l'Union européenne pour renflouer ses banques, sans donner de montant dans l'attente des audits. De son côté, la zone euro a indiqué qu'elle était disposée à prêter jusqu'à 100 milliards d'euros.

L'Espagne, quatrième économie de la zone euro, s'est résignée samedi à lancer un appel à l'aide européenne pour ses banques, qui pourrait atteindre 100 milliards d'euros (120 milliards de francs). Ce scénario a longtemps été écarté à Madrid, mais est devenu inévitable face à l'aggravation de la crise de la dette.

le ministre espagnol de l'Economie, Luis de Guindos, a affirmé qu'il n'y aura aucune condition de réformes économiques "hors du domaine du secteur financier".

Le ministre espagnol de l'Economie, Luis de Guindos, veut attendre les résultats des audits avant de se prononcer sur un montant de l'aide européenne. [Reuters - Susana Vera]
Le ministre espagnol de l'Economie, Luis de Guindos, veut attendre les résultats des audits avant de se prononcer sur un montant de l'aide européenne. [Reuters - Susana Vera]

Luis de Guindos a également précisé que l'aide sera réservée aux "30% (des banques) qui ont le plus de difficultés", et identifiées comme telles dans le rapport du Fonds monétaire international (FMI) publié vendredi. Et d'ajouter que cette aide serait considérée comme de la dette publique espagnole qui "devra absolument être remboursée".

Audit d'abord attendu

Le rapport du FMI a chiffré les besoins du secteur à au moins 40 milliards d'euros, mais la zone euro s'est dite prête à "répondre favorablement à une demande d'aide" de l'Espagne en faveur de son secteur bancaire et à lui prêter jusqu'à 100 milliards d'euros. "C'est une somme maximum", a souligné Luis de Guindos, et, "très clairement, il y a une marge de sécurité" dans ce chiffre.

Ce plan d'aide sera le quatrième pour un pays de la zone euro depuis le début de cette crise fin 2009, après la Grèce, l'Irlande et le Portugal. Il s'agira cette fois de renflouer le secteur bancaire de l'Espagne, asphyxié par son exposition à l'immobilier, pour un montant évalué par l'Eurogroupe à cent milliards d'euros au maximum.

A noter que le Fonds monétaire international (FMI) participera à ce plan d'aide, mais n'aura qu'un rôle de surveillance, a-t-on appris de deux sources proches du dossier.

afp/hend

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Réactions internationales positives à l'aide espagnole

Le ministre allemand des Finances, Wolfgang Schäuble, a déclaré "partir du principe" que l'aide demandée par l'Espagne serait la seule pour ce pays, dans un entretien avec la télévision allemande ARD samedi soir. Et d'ajouter: "l'Espagne est d'une façon générale sur la bonne voie".

La France salue l'accord trouvé samedi au sein de la zone euro pour aider l'Espagne à recapitaliser ses banques, qui constitue "un signal très fort de solidarité", a déclaré le ministre des Finances Pierre Moscovici à l'AFP.

Ces mesures sont "importantes pour la santé de l'économie de l'Espagne, et ce sont des avancées concrètes sur la voie de l'union financière, qui est vitale pour la solidité de la zone euro", a noté le secrétaire américain au Trésor.

La secrétaire générale du FMI, Christine Lagarde, a salué samedi l'aide "crédible" promise par la zone euro pour aider l'Espagne à recapitaliser ses banques. "Je me félicite vivement de la déclaration de l'Eurogroupe qui complète les mesures prises par les autorités espagnoles ces dernières semaines pour renforcer leur système bancaire", a-t-elle indiqué dans un communiqué.

Dublin veut renégocier son plan d'aide

L'Irlande va demander à renégocier son plan d'aide sur le modèle du sauvetage espagnol, selon des sources gouvernementales européennes.

Dublin veut discuter de cette question à la prochaine réunion des ministres des Finances de la zone euro qui aura lieu le 21 juin à Luxembourg, ont indiqué ces deux sources, à l'issue d'une conférence téléphonique de l'Eurogroupe portant sur un plan d'aide en faveur des banques espagnoles.

Moody's pourrait dévaluer des notes européennes

L'évolution de la situation de la Grèce et de l'Espagne pourrait inciter Moody's à abaisser la note de nombreux pays de la zone euro, y compris celle de pays bénéficiant de la note maximale Aaa comme la France ou l'Allemagne, a prévenu l'agence de notation financière vendredi.

"Les récents développements en Espagne et en Grèce pourraient mener à des mesures sur les notes de beaucoup de pays de la zone euro", a indiqué Moody's dans un communiqué. En particulier, une sortie de la Grèce de la zone euro pourrait mener à des pressions supplémentaires sur les notes des pays de la région, poursuit l'agence de notation.

Elle se traduirait par des pertes substantielles pour les investisseurs en titres grecs, à la fois directement à cause de la conversion de l'euro en devise locale et aussi indirectement à cause des fortes perturbations macro-économiques qui s'ensuivraient, estime Moody's.

Le risque d'une sortie de la Grèce de la zone euro menace particulièrement les notes de crédit de Chypre (Ba1, perspectives négatives), du Portugal (Ba3, perspectives négatives), de l'Irlande (Ba1, perspectives négatives), de l'Italie (A3, perspectives négatives) et de l'Espagne (A3, perspectives négatives).