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Les milliards promis aux banques espagnoles soulèvent des questions

L'annonce du plan de sauvetage du secteur bancaire espagnol a soulevé de nombreuses questions.
L'annonce du plan de sauvetage du secteur bancaire espagnol a soulevé de nombreuses questions.
Après les premières réactions positives à l'annonce du plan de sauvetage des banques espagnoles de 100 milliards d'euros, l'optimisme a disparu alors que les questions s'accumulent sur la mise en place du plan.

Les inconnues au sujet du plan de sauvetage des banques espagnoles sont nombreuses et soulèvent des questions. Ainsi, le montant exact dont aurait besoin le secteur financier touché par l'explosion de la bulle immobilière n'est pas connu.

"La taille de l'enveloppe d'aide est près de deux fois supérieure à ce que recommandait le Fonds monétaire international (FMI, 37 milliards d'euros), donc on s'est demandé si ce plan ne cachait pas un autre but caché", a noté Lindsey Piegza, de FTN Financial.

Les conditions du prêt - et particulièrement le type d'intérêt exigé - n'ont pas non plus encore été dévoilées. Amadeu Altafaj, le porte-parole du commissaire européen aux Affaires économiques Olli Rehn, a cependant avancé que le taux devrait se situer "entre 3% et 4%".

Quel financement?

Une autre question pendante porte sur les sources du financement. Des discussions ont actuellement lieu pour savoir qui du Fonds de secours de la zone euro (FESF) ou du Mécanisme européen de stabilité (MES) devant entrer en vigueur début juillet, aidera les banques du pays.

Malgré l'annonce du plan de sauvetage, les taux à dix ans de l'Espagne ont continué à grimper. [bloomberg]
Malgré l'annonce du plan de sauvetage, les taux à dix ans de l'Espagne ont continué à grimper. [bloomberg]

Contrairement au FESF, censé être un mécanisme provisoire, les prêts du MES seraient remboursés par l'Espagne en priorité et au détriment des autres créanciers, un scénario qui peut entretenir les craintes du marché étant donné que les investisseurs privés se verraient relégués derrière le MES.

En outre, l'aide sera considérée comme de la dette publique et devrait donc alourdir le ratio dette sur produit intérieur brut (PIB) pour l'Espagne.

Prudence

De plus, le MES devant être alimenté par les Etats européens, l'Espagne est censée y apporter 12% du financement (83 milliards d'euros), soulevant des doutes supplémentaires sur les capacités financières du mécanisme européen de stabilité.

Un autre motif de prudence pour les marchés financiers était l'approche des élections à haut risque en Grèce dimanche 17 juin pouvant consacrer le parti de gauche Syrizia, opposé aux mesures d'austérité imposées au pays par la troïka formée de l'Union européenne, de la Banque centrale européenne et du FMI.

mre avec les agences

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Les taux espagnols et italiens remontent

Les nombreuses inconnues entourant le plan de sauvetage ont fait remonter à nouveau les taux espagnols à 10 ans pour pratiquement atteindre le niveau historiquement haut de 6,5% avant l'annonce du sauvetage; ceux de l'Italie ont également dépassé les 6%.

Le "spread", qui mesure la prime de risque par rapport à l'emprunt européen de référence - le Bund allemand -, était au-delà de 500 points de base, à 5,25 points de pourcentage, illustrant la méfiance des investisseurs à prêter à l'Espagne.

"Faible" croissance économique en vue

La Banque mondiale table sur une croissance économique "faible" dans le monde cette année, amoindrie par la crise en Europe et de multiples autres incertitudes. L'institution anticipe une hausse du PIB de 2,5% pour l'ensemble de la planète.

Pour les pays en développement, la Banque mondiale escompte 5,3% de croissance, selon ses prévisions semestrielles publiées mardi. Elle conseille à ces Etats la prudence budgétaire.