Six semaines après l'annonce de la direction du groupe pharmaceutique allemand Merck, la séance de deux heures - dans les bureaux du conseiller d'Etat Pierre-François Unger - a rassemblé des représentants du Conseil d'Etat genevois, du Département fédéral de l'économie, de l'Université de Genève, des syndicalistes ainsi que des représentants du personnel. Ces derniers ont exposé des projets alternatifs à la fermeture du site: la création d'un centre d'expertise de biotechnologie ou celle d'un incubateur.
A l'issue de la réunion, le syndicaliste d'UNIA Alessandro Pelizarri s'est dit satisfait de ce premier contact. Même s'il regrette l'absence d'un représentant de la direction de Merck Serono, il y voit une volonté réelle de maintenir des emplois à Genève.
Merck Serono opposé au groupe de travail
De son côté, la direction de Merck Serono a fait parvenir sa position par écrit à la RTS: "Merck Serono n'est pas favorable à la mise en place d'un groupe de travail. Nous pensons que des discussions ciblées sont plus utiles que de grandes discussions multipartites. La direction étudie actuellement les propositions fournies par les employés."
Dans l'après-midi, le conseil d'Etat genevois a encore annoncé la création de deux sous-groupes de travail, qui doivent se réunir cette semaine encore. Le premier étudiera la faisabilité des scénarios proposés par les employés. Le deuxième se penchera sur les possibilités d'employabilité des différentes catégories de personnel de Merck Serono. La prochaine réunion de la task force, elle, est déjà agendée mais sa date est pour l'instant tenue secrète.
Soutien de Johann Schneider-Amman
A l'occasion de sa venue à Genève pour la Conférence internationale du travail, le conseiller fédéral Johann Schneider-Ammann a quant à lui exprimé son soutien aux employés en grève, réunis sur la place des Nations à Genève. Le chef du Département fédéral de l'économie s'est adressé quelques minutes aux quelque 200 personnes qui protestent ainsi contre la fermeture du site.
Pierre-Antoine Preti/oang/agences
Grève bien suivie
Selon le syndicat Unia, le mot d'ordre de grève d'une journée a été bien suivi par les employés de Merck Serono et les bâtiments sont restés pratiquement vides.
La grève avait été décidée lundi en raison de l'absence de réaction de la direction sur les propositions présentées il y a huit jours par le personnel. La direction a promis une réponse définitive le 19 juin sur son plan de suppression de 500 emplois à Genève et de transfert de 750 autres à Darmstadt, Boston et Pékin, annoncé le 24 avril.
Dans le canton de Vaud, une action de protestation a eu lieu à la mi-journée sur le site de Coinsins (VD) de Merck Serono. Les salariés vaudois ont rappelé que 80 personnes étaient aussi menacées de licenciement sur les 700 employées dans le canton par le groupe. Ils ont demandé de vraies négociations.