Le groupe finlandais Nokia, l'un des plus gros fabricants de téléphones mobiles dans le monde, prévoit de supprimer jusqu'à 10'000 emplois dans le monde d'ici à fin 2013 dans le cadre de nouvelles mesures de réduction de coûts.
"Ces réductions (d'effectifs) prévues sont une conséquence difficile des mesures que nous pensons devoir prendre pour assurer la compétitivité à long terme de Nokia", a affirmé jeudi le directeur général du groupe Stephen Elop dans un communiqué.
1,6 milliard d'euros d'ici à la fin 2013
Nokia, qui a reconnu cette année avoir perdu sa place de numéro un mondial des téléphones mobiles, position qu'il occupait depuis 14 années, et qui a entamé une phase de restructuration, a indiqué qu'il devrait mettre en oeuvre des mesures de réduction de coûts beaucoup plus importantes que prévu. "En plus des économies de coûts pour un montant de 700 millions d'euros annoncées à la fin du premier trimestre 2012, l'entreprise vise désormais des charges de restructuration supplémentaire d'environ 1,6 milliard d'euros d'ici à la fin 2013", a souligné le groupe.
Ces mesures vont provoquer la fermeture des sites Nokia à Ulm (Allemagne) et Burnaby (Canada). A Salo (Finlande), l'unité de fabrication va également fermer mais le géant finlandais maintient ouverte la cellule recherche et développement du site.
Retard technologique
Le nouveau plan prévoit en outre une éventuelle cession d'actifs non essentiels et Nokia a confirmé jeudi la vente de sa marque de grand luxe Vertu au fonds d'investissements privé nordique EQT VI. Le plan de restructuration concerne également la hiérarchie de Nokia. "Nous devons réorganiser notre modèle opérationnel et nous assurer que nous créons une structure capable de soutenir nos ambitions compétitives", affirme Stephen Elop.
Nokia estime que ses efforts de restructuration ont coûté environ 450 millions d'euros au premier trimestre 2012 et pense devoir encore dépenser 650 millions au cours des trois autres trimestres de l'année. Pour 2013, les coûts de restructuration sont estimés à 600 millions d'euros.
Dans le cadre de sa restructuration, Nokia s'est engagé dans une transition technologique pour remplacer son système d'exploitation maison Symbian par un autre en partenariat avec Microsoft. Ce partenariat a donné naissance à la ligne de smartphones Lumia. C'est dans ce secteur lucratif que Nokia est très en retard sur ses concurrents Blackberry du canadien RiM, iPhone de l'américain Apple et sur les appareils utilisant la plate-forme Android de Google.
ats/vkiss
Chute en bourse
Cette annonce a surpris les économistes et l'action Nokia qui avait chuté de 6% à l'ouverture de la Bourse d'Helsinki, perdait même 8,5% vers 13h30 dans un marché en recul de 1,1%. "Ces suppressions d'emplois sont plus importantes que ce qu'on pouvait attendre. Nous savions que quelque chose se préparait, mais c'est nettement au-delà de ce que nous pensions", a déclaré un analyste de la banque Nordea, Sami Sarkamies. Selon lui, la situation est telle que des groupes plus solides pourraient être tentés de racheter Nokia.
Résultats désastreux
En avril, Nokia a annoncé un résultat trimestriel désastreux avec une perte sèche de 929 millions d'euros du fait de la baisse des ventes de 30% d'une année sur l'autre. Et le groupe, relégué en avril par l'agence de notation Standard and Poor's dans la catégorie des émetteurs spéculatifs, a reconnu jeudi que les résultats au 2e trimestre de sa branche smartphones seraient pires que prévu avec une perte opérationnelle pour l'ensemble du secteur appareils plus importante qu'escompté.