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Le FMI appelle l'Espagne à augmenter la TVA et à baisser les salaires publics

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Le FMI se montre pessimiste sur les objectifs de réduction de dépenses de l'Espagne. - [Saul Loeb]
Le Fonds monétaire international (FMI) a appelé vendredi l'Espagne à présenter un plan de réformes "clair et cohérent", signe que les conditions de l'aide européenne aux banques espagnoles iront finalement plus loin que le seul secteur bancaire.

Le FMI ne participera pas au chèque que va signer l'Eurogroupe destiné au sauvetage du système bancaire espagnol, qui pourrait atteindre jusqu'à 100 milliards d'euros, mais a obtenu un rôle de supervision dans ce plan de sauvetage, et a profité vendredi de la publication des conclusions de sa mission en Espagne pour donner ses premières instructions.

Le prêt de 100 milliards d'euros doit être "accompagnée d'un ensemble complet de réformes dans d'autres domaines", pour "aider à rétablir la confiance et remettre l'économie sur le chemin de la croissance et de l'emploi", affirme le FMI alors que l'Espagne est en récession et que le taux de chômage y est le plus élevé du monde industrialisé (24,44%).

Au menu de ce que propose l'organisme international, une hausse de la TVA et une nouvelle baisse des salaires des fonctionnaires, des mesures qui "pourraient être légiférées maintenant et annulées uniquement si les objectifs (de réduction de dépenses) sont atteints".

Toujours chahutée sur les marchés

Mais le FMI se montre d'emblée pessimiste sur ces objectifs: ainsi le but d'un déficit à 5,3% du PIB, que vise l'Espagne, sera "probablement raté", le fonds appelant d'ailleurs l'Union européenne à assouplir ses exigences en la matière.

"Malgré l'annonce samedi du soutien européen, les conditions de marché restent faibles", souligne le FMI. L'Espagne, dont la note a été dégradée jeudi par Moody's à un cran de la catégorie spéculative, continue en effet d'être chahutée sur le marché obligataire: la prime de risque - surcoût qu'elle doit payer pour emprunter, par rapport à l'Allemagne -, a atteint vendredi le niveau historique de 554 points (5,5 points de pourcentage).

Le taux des obligations espagnoles à dix ans a lui grimpé jeudi à un niveau jamais vu depuis la création de la zone euro: 6,967%, un taux considéré comme insoutenable.

Le flou qui entoure le plan d'aide européen, surtout ses conditions, a contribué à ces tensions: même si Madrid jure qu'elles ne porteront que sur le secteur bancaire, l'Eurogroupe a prévenu qu'il surveillerait le respect des objectifs de déficit et la poursuite des réformes structurelles, parallèlement à cette aide. (Lire: Les milliards promis aux banques espagnoles soulèvent des questions)

agences/mre

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