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Après la révolution, la Tunisie s'inquiète pour son tourisme

Les professionnels du tourisme tunisiens craignent que les touristes désertent les stations balnéaires du pays, en raisons des violences. [JIM HOLLANDER]
Les professionnels du tourisme tunisiens craignent que les touristes désertent les stations balnéaires du pays, en raisons des violences. - [JIM HOLLANDER]
L'impact des violences impliquant depuis le 11 juin des salafistes et des casseurs dans plusieurs endroits de la Tunisie inquiète les professionnels du secteur touristique qui observent déjà un effet sur la saison d'été.

"Est-ce que le tourisme est compatible avec la révolution?", demande un hôtelier. Dans la capitale tunisienne, Tunis, quelque 200 professionnels du secteur ont répondu samedi dernier à l'appel des fédérations professionnelles du tourisme tunisien pour réclamer une réponse ferme des autorités aux violences du début de la semaine.

Les hôteliers, employés d'agence et tours opérateurs réclament "la sécurité" pour la survie d'un secteur qui "emploie 400'000 personnes et fait vivre 2 millions de Tunisiens", soit près de 20% de la population. Selon eux, ces violences ont déjà un impact sur la saison, notamment à cause du couvre-feu nocturne instauré de mardi à vendredi derniers qui aurait provoqué des "annulations et surtout un tassement net des réservations".

Grosse inquiétude

Le tourisme, qui représente 7% du PIB tunisien a connu une crise sans précédent en 2011, dans la foulée de la révolution qui a fait chuter le président Zine El Abidine Ben Ali.

L'activité a donné des signes de reprise depuis le début de l'année 2012 avec un accroissement des entrées de 51,8% sur les quatre premiers mois. Mais les professionnels sont très inquiets après la récente flambée de violences.

Saison courte

Après 7 millions de touristes en 2010 mais seulement 4,8 millions en 2011, l'objectif de la Tunisie est de remonter à 6 millions, dont 1,1 million de Français, sa plus grosse clientèle (1,4 million en 2010 mais moins de 800'000 en 2011).

"La vérité, résume Ahmed Abdelmola, responsable d'une agence de voyage à Douz (sud), c'est que sous Ben Ali il y avait la sécurité. On ne veut pas revenir en arrière, renoncer aux libertés, mais les autorités doivent faire leur boulot, sinon ce sera le chaos".

ats/hend

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