Réunis jeudi à Luxembourg, les ministres des Finances de la zone euro avaient un agenda chargé en vue du sommet européen de fin juin. Première urgence: peaufiner le plan d'aide aux banques espagnoles, afin de calmer les marchés et empêcher une contagion de la crise.
Le gouvernement espagnol a dévoilé les résultats de deux audits réalisés sur le secteur bancaire en Espagne; ceux-ci ont fait apparaître des besoins en capitaux de 51 à 62 milliards d'euros dans le cadre du plan de sauvetage européen, un chiffre bien inférieur aux 100 milliards proposés par la zone euro. L'Espagne devrait demander officiellement l'aide de ses partenaires lundi.
Flambée des taux espagnols et italiens
La zone euro s'était engagée à un plan de sauvetage pouvant aller jusqu'à 100 milliards d'euros pour les banques espagnoles, sans réellement donner plus de détails, ce qui a accru la défiance des marchés à l'égard de l'Espagne et par ricochet, de l'Italie, et fait flamber leurs taux d'intérêt.
Deuxième préoccupation majeure de l'Eurogroupe: la Grèce, où la formation d'un gouvernement, sous la houlette du conservateur Antonis Samaras, a ouvert la voie au retour de la troïka des bailleurs de fonds (UE, Banque centrale européenne et FMI). Ces derniers se rendront à Athènes dès lundi, a annoncé jeudi le président de l'Eurogroupe Jean-Claude Juncker.
A l'issue de la réunion, Jean-Claude Juncker a annoncé que le Fonds de secours européen (FESF) allait débloquer un milliard d'euros pour la Grèce "d'ici la fin du mois".
Réviser les conditions du programme de rigueur
Le nouveau gouvernement grec a annoncé que son premier chantier serait de "réviser les conditions du memorandum" de rigueur "sans mettre en danger la voie européenne du pays ou son maintien dans l'euro", selon une déclaration du nouveau gouvernement.
Outre l'Espagne et la Grèce, la zone euro s'est penchée sur le cas de Chypre qui prévoit de solliciter son aide pour renflouer ses banques, selon une source diplomatique européenne. Le pays, qui va prendre la présidence de l'UE en juillet, souhaite que cette aide ne soit pas assortie de mesures d'austérité, sur le modèle espagnol.
afp/ptur
La Grèce dévoile la composition de son nouveau gouvernement
Le nouveau Premier ministre conservateur grec Antonis Samaras a dévoilé jeudi son gouvernement d'union nationale.
Antonis Samaras s'est doté d'une équipe de 38 membres, largement dominée par des ténors du parti de la droite Nouvelle-Démocratie, vainqueur des législatives du 17 juin, qui obtiennent une dizaine de portefeuilles sur 17.
Parmi eux, le banquier Vassilis Rapanos obtient le poste clef de ministre des Finances, et le conservateur Dimitris Avramopoulos reçoit le portefeuille des Affaires Etrangères.
Le portefeuille de la réforme de l'administration, déterminant pour le chantier de modernisation de l'appareil d'Etat, est quant à lui confié à une personnalité de gauche, Antonis Manitakis.
La Grèce, exsangue financièrement, s'est fixé pour objectif d'obtenir un nouveau délai de deux ans, jusqu'en 2016, pour assainir ses finances, et un chèque ultérieur de 20 milliards d'euros.