Fragilisées depuis l'éclatement de la bulle immobilière en 2008, les banques espagnoles ont besoin de jusqu'à 62 milliards d'euros, selon les résultats des audits indépendants dévoilés. Un montant bien inférieur aux attentes du marché et aux 100 milliards proposés par la zone euro le 9 juin dernier. Le président du gouvernement espagnol, Mariano Rajoy, s'est réjoui des résultats de ces audits et a demandé que l'aide européenne soit versée "le plus rapidement possible".
L'aide sera fournie par le Fonds de secours européen (FESF) puis par le Mécanisme de stabilité européen (MES) qui doit entrer en vigueur le 1er juillet, a précisé le président de l'Eurogroupe Jean-Claude Juncker.
"Nous nous attendons à ce que les autorités espagnoles adressent leur demande officielle pour une aide financière d'ici lundi prochain", a déclaré le Jean-Claude Juncker, au cours d'une conférence de presse jeudi soir à Luxembourg à l'issue d'une réunion des ministres des Finances de la zone euro.
Un soutien, mais pas la panacée
Le soutien européen à ses banques ne signifiera pas pour autant la fin des problèmes de l'Espagne: si "l'Espagne accapare toute l'attention" dans la zone euro, comme le souligne Bankinter, c'est que derrière le sauvetage de ses banques se profile le spectre d'un possible besoin d'aide globale de ce pays. "Cela semble difficile d'imaginer que l'Espagne évitera un sauvetage plus complet" de son économie, estiment les analystes de Rabo Bank.
La zone euro réfléchirait à puiser dans les fonds de secours européens pour acheter des titres de dette des pays fragiles, selon le chef du gouvernement italien Mario Monti.
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afp/hend/rber
La BCE abaisse ses conditions de prêt
La Banque centrale européenne (BCE) a annoncé vendredi qu'elle desserrait encore davantage ses conditions de prêt aux banques de la zone euro, afin de continuer à soutenir l'économie de la région.
"Le 20 juin, le conseil des gouverneurs de la BCE a décidé de nouvelles mesures pour améliorer l'accès du système bancaire aux opérations (de refinancement) de l'Eurosytème, afin de continuer à soutenir la fourniture de crédit aux ménages et aux entreprises non-financières", a indiqué l'institution de Francfort (ouest) dans un communiqué.
Le secteur bancaire supervisé par la BCE
Les 27 Etats membres de l'Union européenne se sont mis d'accord pour confier le rôle de superviseur bancaire à la Banque centrale européenne (BCE), comme le souhaite l'Allemagne, selon le quotidien allemand Die Welt paru vendredi.
Le président de l'Union européenne, Herman Van Rompuy, "a l'accord des 27", a ainsi déclaré un diplomate au journal.
L'idée d'une autorité de supervision bancaire a gagné en puissance ces dernières semaines en Europe et avec elle la volonté de voir la BCE assumer ce rôle. La BCE s'y est clairement déclarée prête de son côté, et bénéficie d'ores et déjà du soutien officiel de l'Allemagne, encore réaffirmé vendredi.