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Nervosité des marchés et pertes boursières avant le sommet européen

Le prêt demandé sera limité au secteur bancaire espagnol, fragilisé depuis l'éclatement de la bulle immobilière. [KIKO HUESCA]
Le prêt demandé sera limité au secteur bancaire espagnol, fragilisé depuis l'éclatement de la bulle immobilière. - [KIKO HUESCA]
Les bourses européennes ont creusé leurs pertes lundi, les marchés affichant une grande nervosité à trois jours d'un sommet européen crucial les 28 et 29 juin.

Lundi très difficile pour les Bourses européennes, rendues nerveuses par la perspective du sommet européen agendé jeudi et vendredi, qui doit se pencher sur les difficultés les plus aigües rencontrées dans la zone euro notamment par l'Espagne et la Grèce. La Bourse de Madrid a perdu 3,67% à la clôture, Paris a perdu 2,24%, Londres 1,14%, Francfort 2,09%, et Milan 4,02%. La Bourse suisse, elle, a limité la casse avec une baisse de 0,75% "seulement".

Cette chute des marchés fait suite à la demande d'aide adressée par l'Espagne à l'Union européenne et aux déboires des nouveaux dirigeants grecs, et précède un sommet important les 28 et 29 juin.

Demande d'aide de l'Espagne

"Le ministre de l'Economie Luis de Guindos, a envoyé aujourd'hui au président de l'Eurogroupe, Jean-Claude Juncker, au nom du gouvernement espagnol, la lettre de demande d'assistance financière pour la recapitalisation des entités financières qui en ont besoin", a indiqué lundi le ministère dans un communiqué

Le gouvernement espagnol avait annoncé jeudi que ses banques auraient besoin de 62 milliards d'euros au maximum, selon les résultats d'un audit indépendant. La zone euro a proposé au maximum cent milliards d'euros. (Lire: Les banques espagnoles ont besoin de 62 milliards d'euros)

Avec ce plan, l'Espagne deviendra le quatrième pays de la zone euro à bénéficier d'une aide européenne, après la Grèce, l'Irlande et le Portugal. Ce prêt est cependant limité au secteur bancaire du pays, fragilisé depuis l'éclatement de la bulle immobilière en 2008.

Semaine cruciale en Grèce

Toujours sur le front de crise, la Grèce aborde ce lundi une semaine cruciale face à ses créanciers internationaux, avec un Premier ministre Antonis Samaras, indisponible pour raisons de santé, et aussi sans ministre des Finances titulaire: Vassilis Rapanos, 65 ans, est hospitalisé et on annonçait lundi en fin d'après-midi qu'il renonçait à son portefeuille.

Ce double coup du sort fait que la Grèce, en quasi-faillite, sera représentée par défaut à Bruxelles par son chef de la diplomatie, Dimitris Avramopoulos, et ne dispose que d'un ministre des Finances par interim, George Zannias.

Le gouvernement grec a posé officiellement samedi ses exigences d'un report minimum de deux ans, à horizon 2016, des objectifs d'assainissement, et d'une remise en cause de mesures prévues dans le mémorandum. (Lire: La Grèce demande un délai supplémentaire pour le plan d'austérité)

agences/mre

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"Perte de confiance" envers la Grèce

Dans un langage exceptionnellement cru, le ministre des Finances allemand Wolfgang Schäuble a précisé au journal "Bild am Sonntag" que la Grèce avait perdu une bonne part de la confiance de l'Europe au cours de la crise de la dette souveraine.

"La tâche la plus importante à laquelle est confronté le nouveau Premier ministre (Antonis) Samaras est de vite mettre en pratique le programme qui a été convenu, sans nouveaux délais, plutôt que de demander aux autres ce qu'il peuvent encore faire pour la Grèce", a déclaré cet allié de la chancelière Angela Merkel, le plus puissant des ministres des Finances d'Europe.

"La balle est maintenant dans le camp de la Grèce", a ajouté Wolfgang Schäuble. "C'est à eux de regagner la confiance des populations en Europe. Ils n'y arriveront qu'avec des actes et des mesures concrets."