L'association Swiss Respect, créée le mois dernier à Genève, s'inquiète des attaques subies par la place financière suisse. Elle a dénoncé jeudi "la résignation" des autorités politiques face aux pressions étrangères.
Pour les responsables de Swiss Respect, Jean-Daniel Balet et Antoine Spillmann, la Suisse perd ses atouts. La place financière suisse pourrait perdre jusqu'à 20'000 emplois. Face aux pressions de ses concurrents, elle cède sans jamais demander de réciprocité et d'égalité de traitement.
"La Suisse est prise dans une guerre économique et les autorités fédérales ne semblent pas en avoir pris conscience", a déclaré devant la presse Jean-Daniel Balet, directeur de Swiss Respect et de Landolt & Cie.
Il a dénoncé le fait que "le Conseil fédéral se soit plié aux requêtes de nos adversaires" en mentionnant en particulier l'abandon unilatéral de la distinction entre évasion et fraude fiscale, la soumission à l'art. 26 du modèle de convention fiscale de l'OCDE, l'acceptation des demandes groupées, et cela sans consulter systématiquement le parlement ou le peuple.
Abus de pouvoir
"Dans l'urgence, et sous la pression, nos autorités ont précipitamment choisi des solutions et pris des dispositions irrationnelles, notamment celles qui violent le droit de notre pays comme l'autorisation de livrer les noms de clients aux Etats-Unis en 2010 et de collaborateurs en 2012", a-t-il ajouté. "Ces abus de pouvoir et la prise de décisions illégales de la part de nos plus hautes autorités fédérales sont difficiles à avaler", a affirmé Jean-Daniel Balet.
Une lettre ouverte a été adressée aux sept conseillers fédéraux. L'association exhorte les autorités fédérales à obtenir de leurs partenaires une égalité de traitement et "à n'accepter de changement que si tous les centres financiers les mettent en pratique", y compris Hong Kong, Singapour, les Iles anglo-normandes, les Bahamas, les Etats-Unis et l'Angleterre, entre autres.
ats/rber