Le gouvernement français s'attendait à ce que PSA Peugeot Citroën annonce une suppression de postes mais celle-ci n'en a pas moins constitué un "véritable choc" pour le pays, a déclaré le Premier ministre socialiste Jean-Marc Ayrault. Celui-ci a chargé son ministre du Redressement productif Arnaud Montebourg de présenter un plan de soutien à la filière automobile le 25 juillet.
De son côté, Jean-François Copé, le chef du parti d'opposition de droite UMP (Union pour un mouvement populaire), a affirmé que "les premières mesures du gouvernement vont toutes à l'inverse" de l'objectif du soutien de la compétitivité, soulignant qu'il fallait en urgence donner "plus de souplesse dans le marché du travail".
"Patron voyou"
"PSA, patron voyou", "On déclare la guerre à PSA": des ouvriers du site PSA d'Aulnay-sous-Bois, dans le département de Seine-Saint-Denis, près de Paris, ont clamé leur "colère", leur "rage" contre leurs patrons "menteurs".
"Personne ne sera laissé au bord du chemin", a répondu Philippe Varin, patron de PSA, aux salariés, tout en rejetant l'idée d'un prêt ou d'une entrée de l'Etat dans le capital de l'entreprise.
Philippe Varin justifie ces mesures par "l'ampleur et le caractère durable de la crise qui affecte notre activité en Europe". Selon lui, le constructeur pâtit de sa forte présence sur le créneau des petits modèles, comme la Citroën C3 assemblée à Aulnay, pas assez compétitifs sur le marché mondial.
Perte de 700 millions d'euros
PSA Peugeot Citroën a annoncé jeudi qu'il supprimerait 8000 postes sur ses sites français et fermerait son usine de production d'Aulnay-sous-Bois en 2014. En plus des 3000 emplois que représente actuellement cette usine de la région parisienne, PSA compte supprimer 3600 emplois de structure - administration, recherche et développement et commerce - par des départs volontaires, et 1400 emplois dans son usine de Rennes (Ile-et-Vilaine, nord-ouest).
Le premier groupe automobile français a prévenu qu'il accuserait ainsi au premier semestre une perte opérationnelle courante de l'ordre de 700 millions d'euros (840 millions de francs) dans sa division automobile.
agences/hend
Chute de 50% du bénéfice
Le constructeur, qui a déjà vu son bénéfice net divisé par deux en 2011, a enregistré une perte nette au premier semestre 2012, dont l'ampleur n'est pas précisée. Sa division automobile a connu une perte opérationnelle courante de l'ordre de 700 millions d'euros (840 millions de francs) au premier semestre.
Il table à présent sur un recul du marché européen de 8% cette année, contre -5% auparavant, et de -10% en ce qui le concerne.