L'agence d'évaluation financière Moody's a dégradé jeudi la note de l'Italie de deux crans, de A3 à Baa2, et maintenu la perspective négative en raison de la détérioration de la situation dans la zone euro, notamment en Espagne et en Grèce.
"L'Italie a plus de risque de connaître une hausse brutale de ses coûts de financement ou de ne plus avoir accès aux marchés financiers (...) en raison de la confiance de plus en plus fragile des marchés et du risque de contagion émanant de la Grèce et de l'Espagne", écrit l'agence dans un communiqué.
Croissance faible et chômage élevé
Selon Moody's, l'Italie pourrait connaître une croissance "faible" et un "chômage plus élevé", l'empêchant de remplir ses objectifs de réduction des déficits et faisant naître le risque que le pays "ne puisse plus se financer auprès des marchés financiers". L'initiative, qui entraîné une nette baisse de l'euro sur les marchés asiatiques, pourrait se traduire par une augmentation des taux auxquels Rome emprunte avant l'émission d'obligations d'état prévue dans la journée.
La note de Moody's, assortie d'une perspective négative, est inférieure à celle de Standard & Poor's et de Fitch Ratings. Une poursuite de la dégradation des conditions de financement due à de nouveaux chocs économiques et financiers dans la crise des dettes qui affecte la zone euro ajouterait aux perspectives négatives de la note souveraine de l'Italie, poursuit Moody's. A l'inverse, la mise en oeuvre de réformes économiques et de mesures budgétaires à même de relancer la croissance et d'assainir les comptes publics pourrait conduire à une perspective stable, souligne-t-elle.
ats/afp/pbug
Le taux d'emprunt s'envole
Le taux d'emprunt à 10 ans de l'Italie s'envolait vendredi pour repasser au-dessus des 6%, après la dégradation de la note du pays par Moody's, qui s'inquiète des risques de contagion de la crise à la troisième économie de la zone euro.
Vers 10h, le rendement italien, qui évolue en sens inverse de la demande, atteignait 6,013% contre 5,897% jeudi.