Le Fonds monétaire international (FMI) prévoit désormais que le produit intérieur brut (PIB) mondial progressera de 3,5% (-0,1%) en 2012 et de 3,9% (-0,2%) en 2013, évoquant un "léger recul" par rapport à ses projections d'avril. Annoncée début juillet par la directrice générale du FMI, Christine Lagarde, cette révision n'est pas une surprise.
"Dans les trois derniers mois, la reprise mondiale, qui n'était déjà pas très forte, a montré de nouveaux signes d'affaiblissement", estime le FMI dans son nouveau rapport, citant sans surprise les "tensions" croissantes dans la "périphérie de la zone euro".
Le Fonds relève principalement "l'incertitude politique et économique croissante" en Grèce et les "problèmes" du secteur bancaire en Espagne, tout en se demandant "jusqu'à quand" leurs partenaires européens seront prêts à leur venir en aide. Cette incertitude conduit à abaisser de 0,2 point la prévision de croissance dans la zone euro l'année prochaine (0,7%).
Inquiétudes pour les Etats-Unis
Braquant son regard outre-Atlantique, le Fonds fait également part de sa préoccupation sur ce qu'il est convenu d'appeler le "mur budgétaire" aux Etats-Unis: fin 2012, des réductions d'impôts doivent expirer en même temps qu'entreront en vigueur des baisses de dépenses publiques.
En l'absence d'accord politique sur le budget, "la croissance américaine pourrait caler l'année prochaine, avec des retombées significatives pour le reste du monde", s'inquiète le Fonds, qui revoit légèrement à la baisse ses prévisions pour les Etats-Unis (2,0% en 2012; 2,3% en 2013).
agences/mre
La BCE peut assouplir sa politique monétaire
Pour renverser la situation économique européenne, le Fonds exhorte les dirigeants à agir sans "retard" et assure, à l'intention la Banque centrale européenne (BCE), que "la politique monétaire peut encore être assouplie" dans la zone euro, notamment par des actions non conventionnelles de rachats de titres.
Croissance freinée en Chine et en Inde
Pour compléter le tableau, le FMI estime que le "potentiel de croissance" pourrait être moins fort que prévu dans les pays émergents, et abaisse en conséquence ses prévisions pour la Chine et surtout l'Inde en 2012 et en 2013.
"La croissance dans ces économies (...) a été soutenue en partie par un développement du secteur financier et une rapide progression du crédit qui pourraient avoir fait naître des attentes démesurément optimistes", note le Fonds.
Deuxième économie du globe, la Chine a enregistré au deuxième trimestre son plus faible taux de croissance depuis plus de trois ans, à 7,6% sur un an.