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Le Sénat américain épingle la filiale américaine de la banque HSBC

La banque a livré des noms d'employés aux autorités américaines. [Salvatore Di Nolfi]
Le rapport met en lumière de "graves carences" dans le système antiblanchiment de la filiale américaine de HSBC, HBUS. - [Salvatore Di Nolfi]
La filiale américaine de la banque britannique HSBC a réalisé 16 milliards de dollars de transactions secrètes avec l'Iran et fait prendre des risques au système financier américain, selon un rapport du Sénat américain.

La banque britannique HSBC a réalisé 16 milliards de dollars de transactions secrètes avec l'Iran sur une période de six ans, a révélé un rapport du Sénat américain commenté mardi par les élus au cours d'une audition publique.

Les responsables de la banque étaient au courant des "transactions secrètes avec l'Iran" -dont la documentation ne mentionnait aucun lien avec ce pays- depuis 2001 et jusqu'en 2007, pour un total de 25'000 opérations, selon le rapport d'une commission d'enquête du Sénat liée à la sécurité intérieure.

Les Etats-Unis interdisent les relations commerciales et financières avec l'Iran, la Corée du Nord ou encore le Soudan. Selon le sénateur démocrate Carl Levin, qui préside la commission, les responsables de la banque "savaient ce qui se passait, mais ont permis à cette pratique trompeuse de continuer". La commission sénatoriale entendait mardi au cours d'une audition des responsables de HSBC.

Drogue et terrorisme

Le rapport a aussi souligné de "graves carences" dans le système antiblanchiment de la filiale américaine de HSBC qui ne parvient pas, selon les parlementaires, à surveiller de façon efficace les activités suspectes.

Ainsi, selon les parlementaires, la banque a exposé le système financier américain à de possibles opérations de blanchiment de l'argent de la drogue des cartels mexicains. La filiale mexicaine a ainsi transféré un montant de 7 milliards de dollars vers HBUS entre 2007 et 2008.

HBUS a aussi également entretenu des relations financières avec des établissements bancaires soupçonnés de liens avec des organisations terroristes présumées. Le rapport de 330 pages cite à cet égard la banque saoudienne Al Rajhi Bank.

Priorité pour la sécurité nationale

Le document souligne aussi que le géant bancaire britannique a aidé à écouler un montant de 290 millions de dollars en chèques de voyage émis par une banque japonaise au bénéfice de ressortissants russes qui prétendaient travailler dans les voitures d'occasion.

"A l'ère du terrorisme international, de la violence liée à la drogue dans nos rues et à nos frontières, du crime organisé, faire cesser les flux d'argent qui soutiennent ces horreurs est une priorité pour la sécurité nationale", écrit dans un communiqué le sénateur démocrate Carl Levin qui préside la commission.

agences/vtom

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La banque dit vouloir s'excuser

Le rapport qui accuse HBUS d'avoir fait prendre des risques au système financier américain était présenté mardi au cours d'une audition devant la commission au Sénat.

Dans un communiqué publié lundi, la banque confirmait que ses responsables se rendront devant les sénateurs de la commission mardi.

"HSBC agit en conformité avec la loi, partout où elle est présente", lit-on dans le communiqué, où la banque reconnaît toutefois "n'avoir pas réussi par le passé à proposer les normes auxquelles peuvent s'attendre les régulateurs et les clients".

"Nous allons présenter nos excuses, reconnaître ces erreurs, répondre de nos actes et nous engager à corriger ce qui n'a pas fonctionné", poursuit la banque qui s'engage à mettre en place toute une série de mesures de contrôle.

HBUS possède 470 agences aux Etats-Unis et fournit des services à environ 1200 autres banques, dont 80 filiales.