Les Bourses européennes décrochaient fortement lundi en fin de matinée, à l'instar de l'euro, à mesure que les taux d'emprunts de l'Espagne poursuivaient leur envol au-delà de 7%, faisant craindre un plan de sauvetage global de la quatrième économie de la zone euro.
En clôture de séance lundi, Francfort dévissait de 3,18% et Londres de 2,09%. Milan a perdu 2,76% après une plongée de plus de 5% alors que Madrid limitait les dégâts avec un recul 1,1% après une dégringolade de 5,4% à la mi-journée. Paris a finalement perdu 2,89% et Zurich a clôturé en baisse, à 1,66%. Pendant ce temps, Athènes dégringolait de 7,1%.
La chute a été si forte que Milan et Madrid, particulièrement touchées, ont interdit les ventes à découvert de certains titres. Des mesures qui ont permis de limiter partiellement les dégâts.
Marchés asiatiques en repli
En Asie, les places financières se sont largement repliées: Hong Kong finissant sur une chute de 2,99%, Shanghai de 1,26% et Tokyo de 1,86%. Sur le marché des changes, les inquiétudes concernant la zone euro ont entraîné une chute de la monnaie unique, et une flambée du yen, considérée comme une valeur refuge dans ce contexte de regain de tension.
Dollar et yen réévalués
L'euro accélérait son repli, s'enfonçant à des niveaux plus vus depuis deux ans face au dollar et depuis 11 ans face au yen. Face au dollar, la devise européenne est descendue jusqu'à 1,2090 dollar dans la matinée, son plus faible niveau en deux ans. L'euro est passé sous les 95 yens pour la première fois depuis novembre 2000, atteignant un plus bas de 94,32 yens vers 09h45.
agences/dk/olhor
Plan de sauvetage écarté
Le ministre espagnol de l'Economie Luis de Guindos a de nouveau écarté un plan de sauvetage global du pays, alors que les marchés redoublent d'inquiétude depuis vendredi sur la zone euro malgré un plan d'aide européen aux banques espagnoles.
Le président de la Commission européenne, José Manuel Barroso, s'est par ailleurs entretenu à Bruxelles avec le président de la BCE Mario Draghi, au cours d'un déjeuner de travail prévu de longue date, en pleine tourmente boursière liée à l'aggravation de la crise. Mais rien n'a filtré des discussions.
L'inquiétant cas grec
Les marchés s'interrogent aussi sur le soutien des Européens à la Grèce, à la suite notamment d'informations publiées dimanche dans la presse allemande. Le porte-parole du gouvernement allemand ne s'est guère montré rassurant lundi, évoquant le scepticisme de Berlin quant aux chances de voir la Grèce sortir enfin de l'ornière où elle ne cesse de s'enfoncer depuis près de trois ans.
Le gouvernement grec rencontre cette semaine une délégation des trois institutions créancières du pays, Union Européenne, Banque centrale européenne et Fonds monétaire international (FMI) pour discuter des réformes nécessaires au maintien de leur aide.