La crédibilité de l'Espagne sur les marchés a encaissé un nouveau coup mardi lorsque la Catalogne, l'une de ses régions les plus riches, a reconnu qu'elle pourrait avoir besoin d'une aide financière du gouvernement, approfondissant le désarroi de la zone euro.
La crainte d'un sauvetage de l'Espagne s'accentue
L'aveu de ses difficultés par la Catalogne, région du nord-est du pays, auquel elle apporte un quart du PIB, survient alors que l'Espagne elle-même est sous le feu des marchés, avec comme enjeu d'"éviter un effondrement financier imminent", souligne le journal El Economista. La plupart des analystes fixent octobre comme date limite avant un défaut de paiement du pays.
Ajoutant aux tensions qui mettent à rude épreuve la zone euro, l'Espagne a provoqué un cafouillage diplomatique, mardi, en publiant une "prétendue" déclaration commune avec Rome et Paris sur les accords européens visant à protéger la zone euro, aussitôt démentie sèchement par les deux autres capitales.
Quelques heures plus tôt, c'est l'agence de notation Moody's qui avait cueilli à froid la zone euro, abaissant à "négative" la perspective de l'Allemagne, mais également des Pays-Bas et du Luxembourg, ce qui ouvre la voie à une possible perte de leur note Aaa, la meilleure possible (lire L'agence de notation Moody's pourrait retirer à l'Allemagne son "triple A").
Cet avertissement n'a pas provoqué de panique à la Bourse de Francfort, qui a terminé en recul de 0,45%. Paris (-0,87%) et Londres (-0,63%) ont davantage reculé mais c'est surtout Milan (-2,71%) et Madrid (-3,58%) qui ont accusé le coup, l'Ibex-35 atteignant son plus bas niveau depuis le 1er avril 2003.
Hausse des taux d'intérêt espagnols
L'un des symptômes de la dégradation de la situation est la hausse des taux d'intérêt espagnols, qui s'est une nouvelle fois manifestée mardi. Pas d'accalmie non plus sur le front du marché obligataire, où le taux d'emprunt à 10 ans de l'Espagne a atteint un nouveau plus haut depuis la création de la zone euro, à 7,552%.
L'Espagne envisage de recourir à un "plan de sauvetage global assoupli" avec une ligne de crédit, afin de pouvoir honorer cette échéance d'environ 28 milliards d'euros en octobre, a affirmé mardi le quotidien économique El Economista.
afp/hof