UBS a réalisé un bénéfice net de 425 millions de francs au deuxième trimestre 2012, contre un bénéfice de 827 millions au trimestre précédent, a annoncé mardi le numéro un bancaire suisse. La banque a subi une perte de 349 millions de francs en lien avec l'introduction en Bourse de Facebook, le groupe américain numéro un mondial des réseaux sociaux (lire ci-contre).
Résultats semestriels en baisse
Pour le premier semestre, le bénéfice net d'UBS ressort à 1,252 milliard de francs, contre 2,822 milliards un an plus tôt. Le produit d'exploitation est pour sa part resté proche au 2e trimestre de celui des trois premiers mois de l'année, à 6,408 milliards de francs, contre 6,525 milliards. Le résultat d'exploitation avant impôts s'est contracté à 951 millions, après 1,304 milliard pour janvier-mars.
Dans la banque d'affaires, UBS a essuyé une perte avant impôts de 130 millions de francs au 2e trimestre. Au premier trimestre 2012, l'établissement avait encore dégagé un bénéfice avant impôts de 730 millions dans cette unité. Outre le couac lié à Facebook, la division a souffert de la diminution sensible des revenus dans le segment des titres.
La gestion de fortune (Wealth Management) a dégagé un résultat avant impôts de 502 millions de francs, contre 803 millions de francs au trimestre précédent. Les entrées de fonds dans l'unité ont progressé, passant de 6,7 milliards à 9,5 milliards de francs au 2e trimestre.
De son côté, la gestion de fortune américaine (Wealth Management Americas) a enregistré un résultat avant impôts de 211 millions de dollars, quasiment au même niveau qu'au trimestre précédent. Les afflux nets d'argent frais ont totalisé 3,8 milliards de dollars, contre 4,6 milliards précédemment.
Consolider les fonds propres
Alors qu'UBS été pointée du doigt par la Banque nationale suisse (BNS) pour ses niveaux de fonds propres jugés insuffisants, le patron Sergio Ermotti a affirmé que la banque était "déterminée à consolider sa position de banque la mieux capitalisée".
"Nous nous attendons à ce que notre ratio de catégorie 1 selon Bâle III soit amplement au-dessus de 9% d'ici à la fin 2012", a-t-il souligné, cité dans le communiqué. Sa rivale Credit Suisse avait annoncé il y a deux semaines une augmentation de capital de 15,3 milliards de francs.
ats/bkel
L'action recule
L'action UBS a ouvert en forte baisse mardi à la Bourse suisse après la publication des comptes de la banque au 2e trimestre.
Vers 9h25, elle cédait 5,67% à 10,31 francs, la performance du numéro un bancaire helvétique apparaissant inférieure aux attentes des analystes.
Par contagion, les titres des autres bancaires se trouvaient également sous pression à la Bourse suisse.
A la même heure, l'action Credit Suisse perdait ainsi 1,96% à 16,50 francs, dans un marché des valeurs vedettes (SMI) en baisse de 0,19%
Plainte contre le Nasdaq
Pour UBS, la perte essuyée dans le cadre de l'introduction en Bourse de Facebook est la conséquence de multiples défaillances du Nasdaq à assumer ses obligations, dont l'ouverture du négoce pour l'action Facebook et le fait de n'avoir pas suspendu le négoce de l'action pendant la journée.
UBS va entreprendre des actions juridiques contre la plateforme boursière "pour réagir contre son grave dysfonctionnement dans la mise en Bourse et ses importantes défaillances à remplir ses obligations". La banque a l'intention de demander un dédommagement complet pour les pertes subies.
L'établissement explique avoir reçu de nombreux ordres de ses clients pour cette introduction en Bourse très attendue, mais qu'en raison de pannes de la Bourse américaine des ordres ont été passés plusieurs fois. Au final, le Nasdaq a passé tous les ordres et a attribué à UBS beaucoup trop d'actions.
UBS se défend d'avoir manipulé le Libor
UBS a affirmé mardi ne pas avoir trouvé d'élément démontrant son implication dans le scandale de manipulation de taux interbancaires, mais va continuer à coopérer avec les autorités sur ce dossier.
"Nous n'avons trouvé aucune preuve (de l'implication d'UBS dans le scandale) lors de la revue détaillée de nos documents", a précisé le directeur général Sergio Ermotti lors d'une conférence de presse.
Le numéro un bancaire helvétique va cependant "continuer à coopérer avec les autorités", a-t-il ajouté.
UBS rejoint ainsi Credit Suisse, qui avait annoncé le 23 juillet "estimer" ne pas être impliquée "matériellement" dans le scandale concernant une manipulation des taux interbancaires.
Les autorités avaient annoncé en février l'ouverture d'une enquête concernant des soupçons de manipulations des taux interbancaires Libor (London Interbank Offered Rate) et Tibor (Tokyo Interbank Offered Rate).