Le fabricant vaudois de films photovoltaïques VHF-Technologies, connu sous la marque Flexcell, est proche de la faillite. La société d'investissement bâloise Capricorn Capital, qui devait investir 8,5 millions pour son sauvetage, a fait volte-face.
En sursis concordataire, Flexcell a encore une "petite chance" d'être sauvée, estime son directeur Sébastien Dubail dans une interview publiée samedi par "Le Temps". "Nous avons poursuivi les négociations avec des investisseurs qui avaient montré de l'intérêt à racheter Flexcell en début d'année. Nous avons des contacts avec l'un d'entre eux", explique-t-il.
Poids du passé
Mais s'il ne se manifeste pas rapidement, la faillite sera prononcée. La date de l'audience n'est pas encore fixée, précise Sébastien Dubail. Pour éviter la faillite, 8 à 9 millions de francs sont nécessaires, relève-t-il. L'entreprise lutte depuis une année pour trouver un repreneur, sans succès à ce jour.
Sébastien Dubail explique ces difficultés par l'environnement très négatif du photovoltaïque en Europe, mais aussi par le poids du passé de Flexcell. "Après avoir accumulé des dettes et des gages sur la société, nous n'avions plus beaucoup de choses à offrir en contrepartie d'un investissement".
ats/rber
Taxer le photovoltaïque chinois ?
Les entreprises européennes actives dans le solaire souffrent notamment de la sous-enchère des Chinois, note le directeur de Flexcell. "Aujourd'hui, des actions politiques sont nécessaires pour réduire la pression sur les prix et faire face à la concurrence des panneaux chinois subventionnés".
Introduire une taxe sur les importations de panneaux solaires chinois, comme l'ont fait les Etats-Unis et l'Allemagne, est une bonne solution, estime Sébastien Dubail. Tout comme une taxe sur les émissions de gaz carbonique: "Flexcell produit des cellules en émettant cinq fois moins de CO2 que les Chinois et trois fois moins que les Européens", souligne le dirigeant.
Des difficultés depuis deux ans
VHF-Technologies traverse une période difficile depuis deux ans maintenant. L'entreprise yverdonnoise, fondée en 2000, avait annoncé en août 2010 le licenciement de 45 collaborateurs, sur un effectif de 118 au total à l'époque.
Outre la concurrence chinoise, Sébastien Dubail met aussi en cause la politique suisse "hésitante" en matière d'énergies renouvelables et le système des subventions qui ne favorise pas le déploiement industriel d'entreprises productrices.