Julius Bär estime qu'elle devra supprimer plusieurs centaines de postes dans le monde, dont certains en Suisse, en raison du rachat d'activités de Merrill Lynch.
Le moment et la quantité précise d'emplois supprimés ne pourront être définis "que dans quelques mois", a indiqué le patron de Julius Bär, Boris Collardi, dans une interview parue dimanche dans la SonntagsZeitung.
Quelques fusions en vue
L'établissement a annoncé il y a deux semaines l'acquisition des affaires de gestion de fortune hors Etats-Unis et Japon de Merrill Lynch. Les activités rachetées occupent plus de 2200 personnes sur le plan international, contre quelque 3600 pour la banque zurichoise.
"Les nouveaux employés seront intégrés dans le modèle de Julius Bär (...). Le modèle de Merrill Lynch est beaucoup trop compliqué", déclare Boris Collardi. Il y a peu de chevauchements du côté des conseillers à la clientèle, mais "dans le back office, c'est-à-dire l'informatique, la comptabilité ou les services juridiques, le nombre de personnes dont nous auront besoin n'est pas encore clair." Cela dépendra notamment du volume de fonds qui sera transféré chez Julius Bär.
Concernant la Suisse, le patron de la banque rappelle que ce pays n'est pas un marché de croissance. "De nombreuses fonctions seront transférées de Genève à Zurich, voire fusionnées", confie le directeur général, qui s'est rendu cette semaine à Genève. La banque privée reprendra Merrill Lynch Suisse avant tous les autres sites, dès qu'elle aura le feu vert des autorités compétentes.
ats/afp/bri
L'acquisition d'une partie de Merril Lynch
Le 13 août, l'établissement a annoncé l'acquisition à Bank of America de l'activité de gestion de fortune internationale hors des Etats-Unis et Japon de Merrill Lynch.
Ces activités vont augmenter de 2200 personnes le nombre d'employés. La banque zurichoise en compte 3600 pour l'heure.
Elles apportent aussi huit sites supplémentaires à Julius Bär, portant le total à une cinquantaine.
La banque privée zurichoise a payé jusqu'à 860 millions de francs pour cette transaction, qui représente le transfert de 57 à 72 milliards de francs d'avoirs sous gestion.
L'opération doit permettre à Julius Bär d'augmenter l'afflux d'argent nouveau de 4 à 6% à partir de 2015.
Elle doit être finalisée fin 2012 ou début 2013.
Nouveau vol de données
La banque privée Julius Bär a de nouveau été victime d'un vol de données bancaires. Elle a confirmé dimanche une information de la SonntagsZeitung, mais n'a pas voulu préciser le nombre de données qui ont été transmises à l'Allemagne.
Le présumé coupable est un collaborateur d'un établissement de Zurich. Il a été arrêté puis relâché. Il semble avoir agi tout seul. Les données bancaires volées ont été apparemment copiées sur un CD et transmise au fisc de l'Etat allemand de Rhénanie du Nord-Westphalie.
Le vol a été découvert grâce "à un renforcement des mécanismes de contrôles et à une enquête interne", explique dans le journal alémanique le CEO de Julius Bär, Boris Collardi.
La Rhénanie du Nord-Westphalie avait obtenu en octobre 2010 un CD contenant des informations sur 200 clients de Julius Bär, contre environ 1,5 million d'euros (environ 2 millions de francs).
En avril 2011, Julius Bär avait versé 50 millions d'euros aux autorités allemandes pour mettre un terme aux investigations menées sur des fortunes allemandes non déclarées au fisc.