L'Union européenne s'apprête à vivre mercredi une journée "décisive" dont elle a le secret avec la décision attendue de la Cour constitutionnelle allemande sur le fonds de secours européen (MES) et le pacte de stabilité.
Les juges allemands diront vers 10h mercredi si le président de la République, Joachim Gauck, peut ou non signer les textes de loi sur le MES et le Pacte de stabilité déjà adoptés par le Parlement. (Lire: Le Parlement allemand avalise les décisions du sommet de l'euro)
Sans l'accord de la Cour, c'est tout le montage européen destiné à sauvegarder l'euro qui se verrait menacer. En effet, le MES - doté de 500 milliards d'euro afin de pouvoir recapitaliser directement les banques et acheter des obligations d'états - ne pourra prendre le relais du Fonds européen de stabilité financière (FESF) comme prévu sans l'apport allemand.
Un mécanisme "indispensable"
Ce mécanisme est jugé indispensable en cas de recours à l'aide européenne par l'un des pays de la zone euro, en particulier l'Espagne (lire encadré).
De plus, si Mario Draghi a annoncé jeudi dernier que la Banque centrale européenne (BCE) achèterait des obligations d’Etat en difficulté de manière "illimitée", ce qui a contribué à faire baisser les taux, il a également précisé que la banque centrale ne pourrait agir qu'avec l'appui des fonds de sauvetage européens.
La semaine dernière, affichant sa confiance, le ministre allemand des Finances Wolfgang Schäuble s'est dit "sûr" que la haute juridiction "ne bloquera pas ces traités".
mre avec agences
Législatives clés aux Pays-Bas
Tous les eurodéputés regarderont également du côté des Pays-Bas, où auront lieu mercredi des législatives anticipées perçues comme un indicateur de l'exaspération de l'Europe du Nord vis-à-vis de l'UE et de la crise économique.
Pro-européens, libéraux et travaillistes ont malgré tout réussi à se hisser en tête des derniers sondages.
Rajoy joue la montre, l'UE veut fixer ses règles
Le chef du gouvernement espagnol Mariano Rajoy a réaffirmé lundi qu'il n'avait toujours pas décidé s'il allait demander ou non un sauvetage financier pour son pays.
Il a assuré que, s'il le fait, il refusera que les coupes budgétaires à mener lui soient dictées.
Au sujet des conditions, Mariano Rajoy a affirmé qu'il "ne pourrait pas accepter qu'on lui dise dans quel domaine politique concret il faut ou non couper" les dépenses en cas de sauvetage.
Cependant, le commissaire en charge des Affaires économiques Olli Rehn avait déjà affirmé ce week-end que "la conditionnalité (pour une éventuelle aide à l'Espagne) serait fondée sur les recommandations macroéconomiques de la Commission européenne".