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Les banques suisses refusent des attestations aux politiciens grecs

Le Parlement grec [Louisa Gouliamaki]
Plus de 300 élus au parlement grec et leurs conjoints avaient formulé cette requête aux banques. - [Louisa Gouliamaki]
Les banquiers suisses refusent de remettre à de nombreux politiciens grecs des documents attestant qu'ils ne détiennent pas de compte en Suisse. Cette requête avait été formulée pour regagner la confiance de la population. Athènes a par ailleurs exclu lundi d'acheter des CD de données volées.

Le secret bancaire ne s'applique pas uniquement pour les détenteurs de comptes, mais aussi ceux qui n'en ont pas. L'Association suisse des banquiers a en effet refusé de transmettre des documents attestant que des politiciens grecs ne détiennent pas de comptes en Suisse, a dévoilé vendredi l'agence Reuters.

Plus de 300 élus au parlement grec et leurs conjoints avaient formulé cette requête en avril dernier afin de réagir aux accusations de transfert d'avoirs dans des paradis fiscaux, alors que des mesures d'austérité sont dans un même temps imposées à la population.

Une demande au contenu trop général

La faîtière des banquiers estime, dans une lettre transmise au parlement grec, qu'elle ne peut pas accéder à pareille demande au "contenu si général". Elle précise que "Les banques suisses ne sont pas tenues de présenter une confirmation qu'une personne déterminée n'a aucun compte chez elles" et que "certains établissements ont même établi un règlement qui interdit de telles confirmations".

La démarche des politiciens grecs a été initiée suite à des propos de l'ancien conseiller national POP Josef Zisyadis. Le Vaudois avait lancé un pavé dans la mare en déclarant, en novembre dernier, que "les députés grecs, de gauche comme de droite, avaient eux-mêmes trop d'intérêts en jeu" pour que les négociations en vue d'un accord fiscal avec la Suisse avancent (Lire: Evasion fiscale).

jzim avec les agences

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L'accord Rubik sur de bons rails, alors qu'Athènes exclut d'acheter des données volées

Un accord fiscal entre la Grèce et la Suisse devrait être signé d'ici la fin du mois de septembre, d'autant plus que la Grèce a exclu d'acheter des CD de données volées. Il devrait permettre d'imposer les comptes grecs en Suisse. Suivant le modèle établi avec d'autres pays, les détenteurs de comptes non déclarés pourront conserver leur anonymat mais accepter d'être imposés jusqu'à 30%, ou alors s'annoncer directement aux autorités fiscales de leur pays.

Le mystère demeure par contre sur le montant des fonds grecs dissimulés en Suisse. D'après la Banque nationale suisse, les clients grecs ont déposé en 2011 environ 4,3 milliards de francs sur des comptes en Suisse, soit 1,5 milliard de plus qu'en 2010. D'autres estimations avancent également que les fonds grecs placés en Suisse se situent dans une fourchette allant de 200 milliards à 300 milliards de francs.

La Grèce est par ailleurs en passe d'abandonner sa tentative d'identifier ses ressortissants détenant des comptes bancaires non-déclarés en Suisse. Interpellé par des députés d'opposition sur cette question, le ministre grec adjoint aux finances Georges Mavraganis a exclu dans une réponse au parlement l'utilisation de CD de données bancaires subtilisées aux banques suisses. Il a jugé que cela pouvait être assimilé à de "l'espionnage industriel", a relevé l'agence grecque Ana.