Les dirigeants de Fiat se sont engagés samedi à "sauvegarder la présence industrielle du groupe en Italie", à l'issue d'une réunion à Rome avec le chef du gouvernement Mario Monti, selon un communiqué conjoint publié après la rencontre.
Ont participé à cette réunion de près de cinq heures, outre Mario Monti, le PDG du groupe Sergio Marchionne, son président John Elkann, ainsi que les ministres des Affaires sociales Elsa Fornero et du Développement économique Corrado Passera.
Sergio Marchionne, bête noire de l'Italie
Sergio Marchionne était devenu cette semaine la bête noire de la péninsule pour avoir suggéré que les activités de Fiat en Italie, où le groupe est le premier employeur privé, pourraient être restructurées.
"Fiat a l'intention de réorienter son modèle de business en Italie dans une logique privilégiant l'exportation, en particulier hors de l'Europe", indique le communiqué. "Le groupe a en outre manifesté sa pleine disponibilité à valoriser les compétences et les capacités professionnelles particulières de ses structures italiennes, par exemple en matière de recherche et d'innovation", poursuit-il.
"Fiat a en outre confirmé la stratégie de l'entreprise d'investir en Italie, au moment opportun, dans le développement de nouveaux produits pour profiter pleinement de la reprise du marché européen", précise-t-il.
Enfin, "le gouvernement et Fiat ont convenu de s'engager à conduire dans les prochaines semaines un travail conjoint utile pour déterminer les conditions requises pour le renforcement des capacités concurrentielles de l'entreprise".
afp/hof
Un communiqué destiné à rassurer
Le communiqué conjoint de Fiat et du gouvernement était destiné à rassurer après que le constructeur, en difficulté sur le marché européen, eut confirmé le 13 septembre l'abandon de son concept stratégique de "Fabbrica Italia" ("l'usine Italie"), sans dire immédiatement par quoi il entendait le remplacer.
Présenté en avril 2010, ce plan prévoyait 20 milliards d'euros d'investissements et la production de 1,4 million de véhicules en Italie en 2014.
Des ambitions torpillées par la crise économique qui a fait plonger cet été les ventes de voitures en Italie à leur niveau d'il y a 40 ans, a argumenté le groupe.
Sergio Marchionne a été toute la semaine l'objet de virulentes attaques des syndicats, de responsables politiques, mais aussi de certains de ses pairs industriels et d'une partie de la presse.
Sa stratégie mais aussi son manque de responsabilité et son ingratitude supposés envers l'Italie ont été critiquées.