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La BNS contribuerait à réduire le coût des emprunts dans la zone euro

La Banque Nationale Suisse (BNS). [Keystone - Peter Klaunzer]
La Banque Nationale Suisse (BNS). - [Keystone - Peter Klaunzer]
Avec sa politique monétaire, la Banque nationale suisse (BNS), qui a vu ses réserves de change s'envoler, abaisse les coûts d'emprunt dans l'Europe des 17, selon une étude de l'agence de notation Standard & Poor's présentée mardi.

Avec l'afflux de capitaux provenant de la zone euro, la Banque Nationale Suisse (BNS) a vu ses réserves de change s'envoler. Des sommes massivement investies dans des obligations d'Etat, contribuant ainsi à baisser les coûts d'emprunt dans l'Europe des 17, estime Standard & Poor's (S&P).

Selon une analyse présentée mardi par l'agence de notation financière, cet afflux de capitaux vers les banques helvétiques, conséquence de la crise de la dette, provient en grande partie des pays dits périphériques de la zone euro. De ce fait, la Suisse, jusqu'alors traditionnellement un pays légèrement exportateur de capitaux, s'est muée en un gros importateur net.

Les réserves ont triplé

Entre fin 2009 et fin juillet 2012, les réserves de change détenues par la banque centrale helvétique ont plus que triplé, augmentant de 313 milliards de francs. Elles représentent plus de 50% du produit intérieur brut (PIB). Entre 2007 et juin 2012, le bilan de la BNS a lui été multiplié par 3,4.

En parallèle, l'institut d'émission est massivement intervenu sur les marchés des changes afin de défendre le taux plancher de 1,20 franc pour un euro qu'il a fixé le 6 septembre 2011.

Dans ce contexte d'afflux, la BNS a investi ces fonds dans des obligations d'Etat de pays de la zone euro au bénéfice d'une bonne notation, à savoir l'Allemagne, la France, les Pays-Bas, la Finlande et l'Autriche, croit savoir S&P. Et l'agence de notation d'estimer que l'institut a acquis des titres européens de dette publique à hauteur de 60 milliards d'euros (72,55 milliards de francs) au premier semestre 2012. Un montant qui correspond à 38% des déficits cumulés de ces cinq pays pour l'ensemble de l'année en cours.

En prenant en compte les sept premiers mois de l'année, les experts de S&P évaluent ces achats d'obligations de grands pays européens à 80 milliards d'euros. Cette somme représente pas moins de 48% des besoins en financement du secteur public de ces Etats.

"Recycler" des capitaux en euros

Pour 2011, ces opérations ont été estimées à 9% du déficit de ces pays. Massifs, ces achats ont permis, explique Standard & Poor's, de "recycler" les capitaux libellés en euros issus des pays périphériques vers des investissements dans les grands pays de la zone euro. Ces opérations ont contribué à réduire de manière significative les taux des obligations émises par les cinq grands pays de la zone euro.

Selon S&P, les taux pour les titres de dette à dix ans ont en moyenne fléchi à 2,15% cette année, alors qu'ils s'affichaient à 3,04% en 2011. Mais, avertit l'agence de notation, ces opérations de "recyclage d'euros" se traduisent aussi par des inégalités croissantes entre les diverses obligations d'Etat de la zone euro.

ats/jgal

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Une évaluation "infondée" pour la BNS

Réagissant à l'évaluation de S&P, la BNS a assuré mardi dans un communiqué que celle-ci était "infondée".

L'agence a selon elle commis "une erreur fondamentale" en ne tenant pas compte des dépôts de la BNS auprès d'autres banques centrales et d'institutions internationales.