Le chômage en Espagne a encore augmenté en septembre avec 4,71 millions de demandeurs d'emploi, alors que la quatrième économie de la zone euro est sous la pression du marché pour demander son sauvetage financier. Un sauvetage que Berlin voudrait retarder (lire ci-contre).
L'Espagne a enregistré en septembre 79'645 chômeurs (+1,72%) de plus qu'en août, a annoncé mardi le ministère du Travail. Sur un an, la hausse est plus prononcée, avec 478'535 demandeurs d'emploi supplémentaires (+11,32%), pour arriver à 4'705'279 chômeurs.
53% chez les jeunes
Selon l'Institut national de la statistique, qui utilise une méthode de calcul différente, le taux de chômage atteignait fin juin 24,63% (plus de 53% chez les jeunes), un record dans le monde industrialisé. Le gouvernement table sur un taux, fin 2012, de 24,6%, puis sur une légère baisse en 2013, à 23,3%.
En septembre, le nombre de chômeurs a surtout augmenté dans les services (85'713 demandeurs d'emploi en plus), mais il a baissé dans l'agriculture (-2633), la construction (-9687) et l'industrie (-966). La situation est dramatique pour beaucoup d'Espagnols: selon une étude publiée lundi par le syndicat UGT, près d'un million de personnes cherchent un emploi depuis plus de deux ans, soit 20,8% de plus qu'il y a un an.
agences/vtom
Berlin veut retarder la demande de Madrid
L'Espagne est prête à demander dès le week-end prochain l'aide de la zone euro pour consolider ses finances publiques. Mais l'Allemagne préfèrerait que Madrid attende encore, a-t-on appris lundi de sources européennes.
Une telle demande officielle d'aide par le gouvernement espagnol est jugée nécessaire par certains de ses partenaires européens et par nombre d'observateurs et d'investisseurs; elle permettrait à la Banque centrale européenne de mettre en oeuvre son plan d'achat d'obligations d'Etat sur les marchés, censé faire baisser les coûts de financement des pays en difficulté.
"Les Espagnols étaient un peu hésitants mais maintenant, ils sont prêts à demander de l'aide", a déclaré une source européenne haut placée.
Le ministre allemand des Finances, Wolfgang Schäuble, a déclaré que l'Espagne prenait toutes les mesures nécessaires pour résoudre ses difficultés budgétaires et qu'elle n'avait pas besoin d'une aide extérieure, estimant que les marchés finiraient par reconnaître et par récompenser les efforts de réformes de l'Espagne.