L'Institut national de la statistique et des études économiques (Insee) table désormais sur une croissance de 0,2% sur l'ensemble de l'année contre 0,4% dans ses précédentes prévisions publiées fin juin. C'est un poil moins bien que les 0,3% escomptés par le gouvernement pour ramener le déficit public de la France à 4,5% du produit intérieur brut (PIB) à la fin de l'année.
L'économie française est "à l'arrêt", a résumé le chef du département de la conjoncture de l'Insee, Cédric Audenis. Cela signifie, a-t-il précisé, que "ce n'est pas 'en avant' comme aux Etats-Unis, mais ce n'est pas non plus 'en arrière' comme l'ensemble de la zone euro", entrée en récession.
Situation inédite depuis l'après-guerre
Dans le détail en effet, la France continuerait d'échapper à la récession. Le PIB continuerait de stagner aux troisième et quatrième trimestres (contre +0,1% puis +0,2% prévus en juin), ce qui porterait à cinq le nombre de trimestres consécutifs de croissance zéro, une situation totalement inédite depuis l'après-guerre.
Si ce scénario se confirme, l'économie française commencerait l'année suivante sans aucun élan. "Il faudrait par exemple 0,3% de croissance trimestrielle pendant toute l'année 2013 pour arriver à une croissance annuelle de 0,8%" comme l'espère le gouvernement, a calculé Cédric Audenis.
agences/vtom
Près de 67'000 emplois détruits
En 2012, l'économie va continuer de détruire des emplois: 67'000 emplois marchands non agricoles en moins au second semestre.
C'est beaucoup, même si "l'emploi privé se comporte mieux que ce qu'on pourrait prévoir compte tenu de la situation économique", assure Cédric Audenis de l'Insee.
Le taux de chômage va donc franchir le cap symbolique des 10% de la population active en France métropolitaine pour la première fois depuis mi-1999.
Il passera de 9,7% au deuxième trimestre à 10% au troisième puis 10,2% en fin d'année (de 10,2% à 10,4% puis 10,6% en intégrant l'outre-Mer).
Le pouvoir d'achat en baisse
La dégradation sur le front de l'emploi, conjuguée à la flambée des prix énergétiques et aux hausses d'impôts décidées pour cette année par l'ancienne et l'actuelle majorité vont amputer le pouvoir d'achat des ménages.
Calculé par unités de consommation, c'est-à-dire au plus près du ressenti des Français, le pouvoir d'achat va fléchir de 1,1% en 2012, après une légère baisse de 0,1% en 2011.
Et ce, malgré le coup de pouce au Smic et l'augmentation de l'allocation de rentrée scolaire.
Toutefois, les ménages devraient compenser cette baisse du pouvoir d'achat en réduisant leur taux d'épargne, de 16,4% au deuxième trimestre à 15,1% en fin d'année.
55% des Français ne regrettent pas Sarkozy
Si la popularité du chef de l'Etat actuel continue de se dégrader, une majorité de Français ne regrette jusqu'à présent pas Nicolas Sarkozy à la présidence de la République: 55% des Français n'expriment pas de nostalgie pour le prédécesseur de François Hollande, selon un sondage CSA-RTL rendu public vendredi.
Parmi ces 55%, 39% des personnes interrogées ne le regrettent "pas du tout". En revanche, 44% expriment un regret, dont 20% beaucoup. Parmi les personnes interrogées, 1% ne se prononcent pas.