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Une deuxième agence de notation dégrade la note française

Moody's provoque bien des remous. [Mark Lennihan/Keystone]
Moody's estime que "les perspectives budgétaires de la France sont incertaines en raison de prévisions économiques dégradées, à la fois à court terme, à cause d'une demande (...) terne, et à long terme, à cause des rigidités structurelles". - [Mark Lennihan/Keystone]
Après Standard & Poor's en janvier dernier, Moody's a décidé lundi soir de retirer son triple A à la France. Le ministre de l'Economie Pierre Moscovici a pris acte de la décision, tout en rassurant sur la sûreté de la dette française.

Une deuxième agence de notation retire à la France son triple A, la meilleure note en matière de dette souveraine: Moody's a abaissé lundi soir d'un cran la note souveraine de la France, qui passe de AAA à AA1. "L'agence maintient le pays sous perspective négative", a-t-elle fait savoir dans un communiqué.

Le 12 janvier dernier, l'agence Standard & Poor's avait déjà dégradé la note française.

"Perte de compétitivité"

Moody's justifie cette baisse d'un cran de la note souveraine française par "une perte de la compétitivité graduelle et soutenue ainsi que par les rigidités de longue date des marchés du travail, des biens et des services".

Dans le même temps, Moody's assure que "la France garde une note extrêmement élevée", la AA1, citant parmi ses forces, son économie "vaste et diversifiée", et son "engagement fort" en faveur des "réformes structurelles et de la consolidation budgétaire", reflété par "les récentes annonces gouvernementales" qui pourraient à moyen terme, selon l'agence, atténuer "certaines des rigidités structurelles" et améliorer la dynamique française sur la dette.

sipa/ptur

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Le ministre de l'Economie accuse ses prédécesseurs

Dans un communiqué, le ministre de l'Economie français Pierre Moscovici a estimé que cette décision "reflète, comme le souligne Moody's, l'insuffisance des gouvernements précédents à redresser les comptes publics et la compétitivité de notre économie".

Rappelant les réformes engagées par le gouvernement, "qui visent précisément à redresser notre économie", Pierre Moscovici assure que "l'économie française est large et diversifiée" et que "le gouvernement fait preuve d'un engagement fort pour conduire des réformes structurelles et redresser les finances publiques".

"La dette française demeure ainsi parmi les plus liquides et les plus sûres de la zone euro", affirme-t-il.

L'opposition rejette aussi la pleine responsabilité

Le nouveau président de l'UMP (droite), Jean-François Copé, a estimé lundi soir que la perte du précieux AAA était "une mauvaise nouvelle" pour la France et "une annonce lourde d'inquiétudes".

Si, selon lui, "le gouvernement ne manquera pas de tenter de se défausser sur Nicolas Sarkozy", "la vérité, c'est que la gauche porte clairement une part importante de responsabilité dans cette dégradation", a-t-il ajouté.

Seuls 12 pays encore notés AAA par les trois agences de notation

Seuls 12 pays dans le monde, dont 9 en Europe, détiennent encore la note optimale AAA auprès des trois grandes agences de notation.

Trois pays ont quitté ces deux dernières années ce club: la France, l'Autriche et les Etats-Unis.

Parmi les 12 Etats les mieux notés, 7 se distinguent par une perspective "stable" aussi bien chez Moody's et Fitch que Standard and Poor's (S&P). Il s'agit de la Suisse, la Suède, la Norvège, le Danemark, l'Australie, le Canada et Singapour.

Les 5 autres, les Pays-Bas, l'Allemagne, le Luxembourg, le Royaume-Uni et la Finlande voient leur note assortie d'une perspective "négative" par au moins une des trois agences.