La zone euro n'est pas parvenue dans la nuit de mardi à mercredi à un accord ouvrant la voie à un déblocage d'une aide financière pour la Grèce. Les ministres des Finances se réuniront de nouveau lundi, a annoncé l'Eurogroupe.
"Des progrès ont été faits, mais il en faut encore un peu plus", a déclaré la directrice du Fonds monétaire international, Christine Lagarde. "Les questions étaient si complexes que nous n'avons pas trouvé de solution définitive", a renchéri le ministre allemand des Finances, Wolfgang Schäuble.
Vaste discussion
"L'Eurogroupe a eu une vaste discussion et a fait des progrès en mettant le doigt sur une série d'initiatives crédibles qui devraient considérablement aider à rendre la dette supportable", selon un communiqué.
La réunion des ministres des Finances de la zone euro a été interrompue après plus de 11 heures de discussions "de façon à ce que des travaux techniques puissent avoir lieu concernant certains éléments de ce paquet".
Déception
Se disant "un peu déçu", le chef de file de l'Eurogroupe, Jean-Claude Juncker, a estimé qu'un accord serait "possible lundi". La zone euro doit notamment trouver comment réduire l'énorme dette grecque, qui menace d'atteindre 190% du PIB en 2014.
En attendant, l'Eurogroupe a salué les mesures prises par la Grèce ("les actions prioritaires") en échange de l'aide financière promise par l'Union européenne et le FMI. "Ces efforts témoignent de l'engagement fort des autorités (grecques) en matière d'ajustement budgétaire", poursuit le communiqué.
ats/aduc
Le point sensible des discussions
Le point le plus sensible des discussions était la réduction de l'énorme dette grecque et le trou de financement de 32 milliards d'euros résultant des dérapages des deux premiers plans d'aide et du délai de deux ans dont devrait bénéficier le pays pour mener à bien son ajustement budgétaire.
La semaine dernière, une divergence était apparue publiquement entre la patronne du FMI, Christine Lagarde, et Jean-Claude Juncker, prêt à repousser de 2020 à 2022 l'échéance à laquelle la Grèce doit ramener sa dette à 120% du PIB. Une option que refuse catégoriquement le FMI.
Concernant le trou de financement, les créanciers publics ne cessent de se renvoyer la balle et la zone euro exclut tout nouveau prêt ou un effacement de la dette, difficile à faire accepter par les opinions publiques.
Solutions à l'étude
La zone euro étudie de nombreuses solutions afin de débloquer une aide financière pour la Grèce. Parmi elles, un abaissement des taux d'intérêt des prêts déjà consentis à la Grèce, un allongement des durées de remboursement ou un rachat par le pays d'une partie de sa dette à prix cassé.
Des idées dont la "complexité dépasse l'entendement", a reconnu le ministre français des Finances Pierre Moscovici en amont de la réunion. Les ministres ont en revanche avancé sur le renforcement du contrôle des sommes versées à la Grèce, comme le voulait Berlin.
"Nous avons un meilleur mécanisme pour permettre que les engagements de la Grèce soient mis en place progressivement à l'avenir", a indiqué le ministre allemand des Finances, Wolfgang Schäuble.