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La zone euro et le FMI vont débloquer l'aide à la Grèce

Le ministre de l'Economie français Pierre Moscovic et son homologue grec Ioannis Stournaras lors d'une réunion de l'Eurogroupe.
Le ministre de l'Economie français Pierre Moscovic et son homologue grec Ioannis Stournaras lors d'une réunion de l'Eurogroupe.
La zone euro et le FMI sont finalement parvenus, dans la nuit de lundi à mardi, à un accord sur les moyens de réduire nettement la dette grecque, ouvrant la voie au versement de l'aide financière tant attendue par ce pays au bord de l'asphyxie.

Après plus de 13 heures de réunion, les ministres des Finances des 17 pays de la zone euro se sont finalement entendus avec le Fonds monétaire international (FMI) pour que la dette grecque soit ramenée à 124% du PIB d'ici 2020, contre un objectif initial de 120% défendu par un FMI intraitable. Cela représente un allégement d'environ 40 milliards d'euros d'ici 2020, selon une source européenne.

Sans mesures nouvelles, la dette aurait atteint 144% du PIB en 2020, un niveau jugé insoutenable par le FMI,  qui "voulait s'assurer que la zone euro prendrait les mesures nécessaires pour remettre la Grèce sur la voie d'une dette viable", a expliqué sa directrice générale, Christine Lagarde.

Aide de 43,7 milliards d'euros

Cette dernière s'est félicitée de l'engagement des Européens à ramener sous 110% du PIB d'ici 2022 la dette grecque -qui menace d'atteindre 190% en 2014-, ce qui facilitera le retour de la Grèce sur les marchés. La trajectoire de la dette grecque était depuis deux semaines le point de désaccord majeur entre les 17 et le FMI.

Cette accord sur la dette (voir détail des mesures en encadré) a permis d'ouvrir la voie au versement, tant attendu par la Grèce, d'une aide de 43,7 milliards d'euros (plus de 52 milliards de francs) sans laquelle le pays était condamné à la faillite à très court terme. Une première tranche d'un peu plus de 34 milliards devrait être versée le 13 décembre. Le versement du solde se fera en trois tranches au cours du premier trimestre 2013.

"Accord très difficile"

Depuis Athènes, le Premier ministre grec Antonis Samaras s'est félicité du résultat. "Demain commence une nouvelle journée pour tous les Grecs", a-t-il dit. "L'accord a été très difficile", a pour sa part reconnu le président de l'Eurogroupe, Jean-Claude Juncker, soulignant qu'il avait "nécessité des efforts significatifs de chaque partie".

Il aura en effet fallu trois réunions de l'Eurogroupe en deux semaines pour parvenir à cet accord, sans compter une réunion téléphonique entre les ministres samedi pour tenter d'aplanir leurs différends.

afp/ptur

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Mesures complexes

Pour le FMI, le moyen le plus simple était d'effacer une partie de la dette grecque détenue par ses créanciers publics. Or il n'en était pas question pour la BCE et pour certains pays, notamment l'Allemagne.

Afin de réduire la dette grecque sans en passer par un effacement, les ministres de l'Eurogroupe ont donc dû plancher sur un paquet de mesures souvent complexes. Parmi elles, figure un rachat par la Grèce de titres de dette, à condition de ne pas aller au-delà d'un certain prix sur le marché.

Sont prévus également une réduction significative des taux d'intérêt des prêts bilatéraux déjà consentis à Athènes, un allongement de 15 ans de la durée de remboursement des prêts et un report de 10 ans pour le paiement des intérêts.

Les gains réalisés par les banques centrales nationales et la BCE sur les obligations grecques qu'elles détiennent seront rétrocédés au pays sur un compte bloqué.