La première phase de l'opération de rachat de la dette grecque lancée lundi est un succès, a affirmé samedi la presse grecque. Elle a atteint le but de rachat de 30 milliards d'euros fixé par Athènes.
Cinquante-cinquante
Selon le journal économique Naftemboriki, les détenteurs de dette étrangers ont offert de vendre près de 15 milliards d'euros, tandis que les banques grecques ont contribué à hauteur d'environ 15 autres milliards d'euros. L'opération a pris fin vendredi.
Le journal Kathimerini a précisé que la participation des quatre plus importantes banques grecques, National Bank, Eurobank, Alpha et la banque du Pirée s'est élevée à 11,5 milliards d'euros. Le succès du rachat de dette est la condition de la reprise des versements du Fonds monétaire international (FMI) au pays surendetté.
L'offre faite par l'Etat grec pour racheter ses propres obligations avec l'aide de ses partenaires a expiré vendredi soir. Les premiers résultats officiels de l'opération devraient être connus dans la journée de samedi.
L'opération, décidée lors de la dernière réunion des ministres des Finances de la zone euro fin novembre, est censée réduire la dette grecque de quelque 20 milliards d'euros, la moitié du montant requis pour parvenir à la ramener au taux jugé acceptable de 124% du PIB, en 2020.
Un total de 62 milliards d'euros
Aux termes de l'offre lancée lundi, les créanciers privés (banques, hedge funds) se sont vus proposer jusqu'à 10 milliards d'euros de titres du Fonds européen de secours (FESF), en échange des obligations souveraines grecques qu'ils détiennent. L'opération porte sur un total de quelque 62 milliards d'euros d'obligations.
Les participants devront accepter une décote conséquente, puisque l'Etat grec a fixé une fourchette de rachat allant d'un plancher de 30,2% à 38,1% (selon les échéances des titres) de la valeur des obligations rachetées, à un plafond de 32,2% à 40,1%.
ats/gax
Mesures complexes
Pour le FMI, le moyen le plus simple était d'effacer une partie de la dette grecque détenue par ses créanciers publics. Or il n'en était pas question pour la Banque centrale européenne (BCE) et pour certains pays, notamment l'Allemagne.
Afin de réduire la dette grecque sans en passer par un effacement, les ministres de l'Eurogroupe ont donc dû plancher sur un paquet de mesures souvent complexes. Parmi elles, figure un rachat par la Grèce de titres de dette, à condition de ne pas aller au-delà d'un certain prix sur le marché.
Sont prévus également une réduction significative des taux d'intérêt des prêts bilatéraux déjà consentis à Athènes, un allongement de 15 ans de la durée de remboursement des prêts et un report de 10 ans pour le paiement des intérêts.
Les gains réalisés par les banques centrales nationales et la BCE sur les obligations grecques qu'elles détiennent seront rétrocédés au pays sur un compte bloqué.
L'Irlande demande un délai
L'Irlande "a besoin de plus de temps" pour rembourser l'argent utilisé pour renflouer ses banques, a réclamé samedi le gouverneur de la Banque centrale d'Irlande, Patrick Honohan. Durement frappé par la crise financière, Dublin avait dû demander fin 2010 une aide à l'Union européenne, à la Banque centrale européenne et au FMI.
Ce plan de sauvetage prévoyait 85 milliards d'euros d'aides sur trois ans en échange de la mise en oeuvre de douloureuses mesures d'austérité. Plus de 30 milliards d'euros ont été prévus pour renflouer les banques en difficultés Anglo Irish Bank et Irish Nationwide Building Society (INBS), nationalisées puis fusionnées.