Le tourisme d'achat a augmenté de 25% en 2012, mais il a atteint un sommet et va se stabiliser cette année, affirme le Credit Suisse dans son étude annuelle sur le commerce de détail. Le cours de change stable, la baisse des prix en Suisse et l'inflation à l'étranger vont freiner le phénomène.
Les achats des Suisses à l'étranger ont atteint l'an dernier 6 milliards de francs. Ils se poursuivront, car les trois quarts de la population ont besoin de moins de 60 minutes pour se rendre dans un supermarché frontalier. Lire: Les Suisses font de plus en plus leurs courses à l'étranger
Allemagne, première destination
L'Allemagne est la destination préférée, avec la moitié des dépenses, alors que la part de l'Autriche et de la France sont équivalentes (environ 20%) et que celle de l'Italie avoisine les 9%.
Genève et Bâle sont les cantons les plus touchés, en raison de la proximité des frontières. Mais ces achats hors des frontières devraient se stabiliser, a expliqué mercredi à Genève l'auteure de l'étude Nicole Brändle Schlegel.
"Les prix en Suisse ont baissé sous l'effet de la concurrence, le taux de change avec l'euro est stable et les différences de prix avec l'étranger ne vont plus s'accentuer", a-t-elle affirmé. L'étude du Credit Suisse, menée en collaboration avec la société de conseil Fuhrer & Hotz, prévoit une croissance du chiffre d'affaires dans le secteur du commerce de détail d'environ 1,5% en 2013.
La consommation continuera d'être soutenue par l'immigration. Les consommateurs suisses se sont en outre habitués à la situation de crise en Europe. Ils ont appris que les annonces négatives n'avaient généralement pas d'effet sur leur propre porte-monnaie, fait valoir l'établissement bancaire.
L'étude prévoit la fin de l'érosion massive des prix dans le commerce de détail (-2% l'an dernier, -6% sur trois ans), ce qui se traduira par une hausse des chiffres d'affaires nominaux en raison de la stabilité de la demande réelle. Seul un léger recul des prix est encore attendu. Lire: Migros et Coop jugés trop chers par Economiesuisse
ats/jgal
Commerce de détail plus optimiste
L'attitude de la branche du commerce de détail est dans l'ensemble légèrement plus optimiste qu'il y a un an. Le 62% des personnes interrogées prévoient un chiffre d'affaires plus élevé en 2013.
Toutefois, un peu moins de la moitié seulement de ces personnes prévoit une augmentation des bénéfices. La proportion des détaillants qui planifient un agrandissement de leur surface de vente est tombée sous la barre des 50%, en raison d'une offre déjà très dense et du développement du commerce en ligne.
La situation se présente de façon différente selon les secteurs d'activité.
Le commerce d'articles d'horlogerie et de bijouterie a affiché des chiffres d'affaires exceptionnels, en hausse de 15% l'an dernier, portés par les dépenses des touristes chinois et en provenance des pays du Golfe.
A l'inverse, les chiffres d'affaires ont reculé de 3% pour l'habillement et de 2% dans le domaine de la culture. La hausse a été de l'ordre de 1,5% pour l'alimentation en termes nominaux, de 1% pour le groupe santé, soins et beauté ainsi que pour les meubles, alors que l'électronique a stagné.
La branche du commerce de détail compte 252'000 salariés en Suisse. Elle est marquée depuis 2000 par un recul des effectifs, avec une part de 7,3% en 2012 de l'emploi total, contre 8,5% en 2000. Près de 3300 postes ont été supprimés dans la branche en 2011 et 1200 en 2012, selon le Credit Suisse.