Le géant bancaire allemand Deutsche Bank a subi une chute de 85% de son bénéfice net l'an dernier, à 611 millions d'euros (754,4 millions de francs), en raison notamment d'une lourde perte au quatrième trimestre de près de 2,2 milliards d'euros, bien pire que prévu.
Deutsche Bank explique avoir souffert en fin d'année de dépréciations de 1,9 milliard d'euros liées à la réduction de ses actifs à risque et à la restructuration de ses activités, ainsi que de charges liées à ses nombreux litiges juridiques d'un milliard d'euros au total, selon un communiqué.
Dividende stable
La perte au quatrième trimestre est très nettement supérieure aux attentes des analystes du consensus Dow Jones Newswires, qui tablaient en moyenne sur une perte de 218 millions d'euros. Par conséquent le bénéfice net annuel s'avère également très inférieur aux prévisions.
Deutsche Bank a néanmoins proposé un dividende de 0,75 euro au titre de 2012, un chiffre stable depuis 2009.
agences/lgr
Vaste plan d'économies
La banque a lancé en septembre un vaste plan d'économies à l'horizon 2015, qui passe aussi par une réduction conséquente de ses actifs à risque.
"Si certaines des mesures de la stratégie 2015 ont fortement influé sur nos chiffres au quatrième trimestre, nous considérons que les premiers résultats (de ces mesures) sont encourageants", ont déclaré en choeur Jürgen Fitschen et Anshu Jain, les deux co-directeurs de la banque, cités dans le communiqué.
Par exemple la banque a atteint fin décembre un niveau de fonds propres durs (Core Tier One) de 8%, contre moins de 6% un an plus tôt et au-delà de son objectif initial de 7,2%.
"Ce développement reflète avant tout la mise en oeuvre réussie de l'optimisation du portefeuille et de la réduction des risques" ainsi que les améliorations apportées dans le fonctionnement opérationnel du groupe, ont mis en avant les deux co-directeurs.
La tourmente du Libor et de l'évasion fiscale
Le groupe est notamment concerné par le scandale international de manipulation des taux de prêts interbancaires du Libor et de l'Euribor, et par une vaste enquête en Allemagne sur de l'évasion fiscale via le marché européen des droits d'émission de CO2.