Selon l'étude de l'Université de Genève mandatée par l'Union syndicale suisse et présentée jeudi, le nombre de personnes gagnant moins de 3986 francs par mois pour un plein temps - soit le seuil des bas salaires pour le secteur privé et la Confédération - s'élèverait à environ 437'000.
Une estimation plus réservée fait même état de plus de 500'000 personnes, en prenant en compte les salaires des cantons et des communes. La Confédération se base de son côté sur des chiffres nettement inférieurs, ne prenant en considération ni les employés de l'agriculture et de l'économie domestique, ni l'ensemble des salaires pour calculer le seuil des bas salaires.
Forte différence hommes-femmes
Plus d'un tiers des personnes touchant un bas salaire sont titulaires d'un certificat fédéral de capacité (CFC) et une grande partie d'entre elles travaillent dans le secteur du commerce de détail. Les femmes sont également particulièrement touchées par la problématique, puisque 15,8% d'entre elles perçoivent un bas salaire, contre 6,1% pour les hommes.
Cette différence de salaire, importante en comparaison internationale, est en très grande partie imputable à la discrimination salariale que les entreprises leur font subir par rapport aux hommes, estime l'USS.
ats/mre
Initiative sur les salaires minimums
L'an dernier, l'Union syndicale suisse a déposé une initiative sur les salaires minimums. Celle-ci demande à la Confédération et aux cantons d'encourager les conventions collectives de travail (CCT).
Mais pour les secteurs où cela n'est pas possible, un salaire minimum de 22 francs de l'heure, soit 4000 francs pour 42 heures hebdomadaires, devrait être introduit.