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Le marché immobilier continue de surchauffer en Suisse

L'arc lémanique figure parmi les zones les plus exposées à une bulle immobilière. [MARTIAL TREZZINI]
L'éclatement de la bulle immobilière n'est pas pour l'immédiat, selon l'étude de Crédit Suisse. - [MARTIAL TREZZINI]
Le marché immobilier n'a pas encore atteint la dernière étape de la surchauffe, révèle le Crédit Suisse dans son étude annuelle. Par ailleurs, elle note que de plus en plus de bureaux restent vacants en Suisse.

Les risques continuent d'augmenter sur le marché immobilier, mais il n'a pas encore atteint la dernière étape de la surchauffe, a affirmé mercredi le Credit Suisse. Trois digues tiennent encore et seule une hausse des taux d'intérêt pourrait inverser la tendance.

La demande de logements est à peu près aussi élevée que l'an passé, a expliqué Sara Carnazzi, responsable de la recherche pour la Suisse romande, en présentant à Genève l'étude annuelle du Credit Suisse sur le marché immobilier. Les taux d'intérêt vont rester bas en 2013, alors que l'immigration continue de soutenir la demande.

Evolution des prix

Les mesures de réglementation, y compris le volant anticyclique décidé par le Conseil fédéral le mois dernier, ne parviendront pas à mettre un frein à la hausse des prix. Celle-ci devrait atteindre en 2013, selon le Credit Suisse, entre 3 à 5%, en léger repli par rapport à l'an dernier.

Trois digues tiennent encore: les transactions spéculatives restent limitées, de nombreux établissements ont réduit le nombre de crédits octroyés dans le sillage du renforcement de la surveillance, et, enfin, on n'observe pas encore de surenchère de l'offre sur le marché du logement.

Il n'empêche que le nombre de régions dans lesquelles l'évolution du niveau des prix par rapport aux revenus "n'est plus viable" ne cesse d'augmenter: 49 sur 106 régions en Suisse, contre 38 il y a un an, a averti le Credit Suisse.

Pas d'éclatement de la bulle

La situation s'est aggravée en particulier en Suisse romande et dans le canton de Genève (lire encadré). L'éclatement de la bulle n'est toutefois pas pour l'immédiat, puisque l'établissement ne prévoit pas de hausse des taux d'intérêt cette année, sinon très légère (de 0,1% suite à l'application du volant anticyclique dès le 30 septembre). Les taux pourraient augmenter à partir de 2015.

La propriété du logement demeure attrayante, les taux à un niveau plancher compensant les prix élevés. Les coûts d'un logement neuf en propriété ont baissé de 28'000 francs par an en 2008 à 17'000 actuellement, un montant inférieur de moitié au loyer annuel d'un logement comparable.

Pour tous les ménages propriétaires en Suisse, les économies réalisées par rapport à 2008 grâce à la baisse des taux atteignent 5,5 milliards de francs par an, au profit de la consommation, souligne l'étude du Credit Suisse. Elle prévoit que 49'000 logements seront construits en Suisse en 2013, un niveau très élevé.

ats/aduc

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Record pour le canton de Genève

Le plus fort déséquilibre entre le niveau des prix par rapport aux revenus est enregistré dans le canton de Genève, région où l'établissement bancaire identifie "une bulle des prix mature" avec une hausse des prix de 64% en cinq ans, un record.

Interrogée, Sara Carnazzi a précisé qu"il n'est pas dit que la bulle explose, elle peut aussi se dégonfler en douceur". Les risques liés à un achat actuellement dans le canton sont très élevés, avec des charges dépassant la règle d'or des 33% en matière de financement.

Le Credit Suisse prévient que les excès du marché immobilier sur l'Arc lémanique ont tendance à s'étendre dans les régions voisines du Bas-Valais et de Fribourg.

Trop de surfaces de bureaux

Le marché suisse de l'immobilier de bureau va être confronté à des temps difficiles, avertit le Credit Suisse. Le domaine est marqué par des taux de vacances croissants.

Les besoins en surfaces de bureaux se sont élevés à 400'000 mètres carrés par an entre 2008 et 2012, alors que des autorisations de construire pour plus de 670'000 mètres carrés ont été délivrées sur la même période, selon une étude du Credit Suisse publiée mercredi.

L'offre excédentaire, qui s'accompagne de loyers stagnants, est à la fois la conséquence de la crise conjoncturelle et de modifications structurelles, a expliqué l'un des auteurs de l'étude.