Plongé dans la tourmente par les aveux de son ex-ministre du Budget Jérôme Cahuzac, le président français François Hollande est confronté à un nouveau dossier épineux.
Selon le journal Le Monde, son trésorier lors de la campagne présidentielle 2012 Jean-Jacques Augier, 59 ans, est actionnaire de deux sociétés offshore dans les îles Caïmans par le biais de sa holding financière Eurane.
Ces révélations ont été faites dans le cadre d'une enquête menée par le consortium indépendant de journalisme d'investigation (ICIJ), basé à Washington, portant sur des millions de documents concernant des sociétés offshore ayant filtré (voir encadrés).
Jean-Jacques Augier a confirmé les faits au quotidien français, tout en se défendant. L'homme d'affaires, actif dans le monde de l'édition, a affirmé n'avoir "rien fait d'illégal", l'investissement apparaissant au bilan de sa filiale d'Eurane en Chine, Capital Concorde Limited, qui gère toutes ses affaires chinoises.
"Il n'y a aucune incompatibilité entre ces investissements et ce que j'ai fait pour François Hollande. Je n'ai bénéficié lors de ces investissements d'aucun avantage fiscal, ni en France, ni ailleurs", s'est défendu Jean-Jacques Augier dans un entretien à l'AFP. "J'ai agi en toute légalité et je suis prêt à ouvrir tous mes comptes personnels et professionnels à toute autorité publique qui me le demanderait", a-t-il ajouté.
asch
Offshore Leaks, plusieurs mois d'enquête
Des millions de transactions "offshore" et des dizaines de milliers de noms de sociétés et de particuliers issus de 170 pays vont être dévoilés ce jeudi, suite à une enquête d'ampleur internationale et longue de plusieurs mois menée par 86 journalistes de l'ICIJ.
Il y a plus d'un an, un paquet a été envoyé anonymement par la poste à une adresse en Australie. Il renfermait un disque dur contenant 2,5 millions de fichiers, soit 160 fois plus de données que les câbles diplomatiques américains en 2010, ou un demi-million de livres de la taille de la Bible.
Des répercussions jusqu'en Suisse
Selon le Matin Dimanche et la Sonntagszeitung, qui ont participé à l'enquête, 300 personnes et 70 sociétés seraient impliquées en Suisse. Parmi elles figurerait notamment la famille Rotschild.