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Le secret bancaire luxembourgeois sera raboté en 2015, annonce Juncker

Le premier ministre du Luxembourg, Jean-Claude Junker. [AP/Keystone - Ronald Zak]
Le Luxembourg abandonnera le secret bancaire en 2015 / Le 12h30 / 1 min. / le 10 avril 2013
Le Premier ministre du Luxembourg, Jean-Claude Juncker, a confirmé mercredi que son pays était prêt à assouplir le secret bancaire. Le Grand-Duché accepte l'échange automatique d'informations à partir du 1er janvier 2015.

"Nous pouvons sans danger introduire l'échange automatique à partir du 1er janvier 2015", a déclaré le Premier ministre luxembourgeois Jean-Claude Juncker devant le Parlement du Grand-duché.

"Nous pouvons introduire l'échange automatique d'informations parce que notre place financière est prête à le faire", a-t-il ajouté.

Selon Jean-Claude Juncker, "la place financière du Luxembourg ne dépend pas de manière existentielle du secret bancaire, les lumières ne vont pas s'éteindre". "Notre place financière ne vit pas de l'argent noir ni de la fraude fiscale", a-t-il assuré.

Vers une généralisation de l'échange automatique?

Dimanche, le ministre luxembourgeois des Finances, Luc Frieden, avait indiqué que son pays était prêt à assouplir le secret bancaire. "La tendance internationale va vers un échange automatique d'informations bancaires. Nous n'y sommes plus strictement opposés", avait déclaré Luc Frieden au "Frankfurter Allgemeine Sonntagszeitung". (Lire: Le Luxembourg se dit prêt à réduire son secret bancaire)

Mardi, le Prince Hans-Adam du Liechtenstein avait estimé que l'Europe se dirigeait vers un transfert automatique des données et que les jours du secret bancaire étaient ainsi comptés. (Lire: La fin du secret bancaire est proche, selon le prince du Liechtenstein)

afp/mre

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Une "énorme pression sur la Suisse"

La décision du Luxembourg de passer dès 2015 à l'échange automatique d'informations met "une énorme pression" sur la Suisse, estime l'avocat fiscaliste Philippe Kenel.

C'est la fin du secret bancaire en Europe et aussi en Suisse, à ses yeux. "C'est l'échec de la stratégie du monde bancaire suisse", juge mercredi Philippe Kenel.

Pour lui, la Suisse a manqué "une occasion historique" en 2009-2010 en ne négociant pas l'échange automatique d'informations contre la libre circulation des services financiers dans l'Union européenne. "On a perdu du temps", déplore-t-il.

Il est clair que l'UE va demander à la Suisse de s'aligner: la Suisse "ne pourra pas dire non", selon le responsable.