Arrivé à Pékin mercredi soir pour une visite officielle, le ministre suisse des Affaires étrangères Didier Burkhalter doit notamment faire le point avec ses hôtes sur l'accord de libre-échange entre la Suisse et la Chine.
Mais les négociations amorcées entre les deux pays début 2011 patinent, comme le montre un document officiel. Le secteur des produits industriels fait obstacle, et plus particulièrement les droits de douane, a appris la RTS.
L'horlogerie pose problème
Sur ce point, "les négociations continuent d'être difficiles", comme le reconnaissent les négociateurs dans ce rapport interne sur le dernier round de négociation. Parmi les pierres d'achoppement figure l'horlogerie.
Aujourd'hui, la Chine taxe les montres suisses entre 12 et 16% à sa frontière. Or la Fédération de l'industrie horlogère suisse (FH) souhaite que ces droits disparaissent à terme. Pour son président Jean-Daniel Pasche, il faudrait qu'ils diminuent au moins de moitié pour que cela devienne intéressant.
Groupe de travail constitué
Mais la Chine n'est pas prête à faire cette concession. Pour sortir de l'impasse, un groupe de travail associant la fédération horlogère suisse et son homologue chinoise devrait se constituer prochainement, avec un objectif : élargir les pourparlers au-delà du seul montant des taxes.
Les Suisses souhaitent discuter d'une amélioration de la lutte anti-contrefaçons, alors que les Chinois souhaitent aborder la question de la formation en Chine et des échanges au niveau technique. "Sur le principe, on est prêts à aborder ces questions avec eux", note Jean-Daniel Pasche, "mais il faudra voir quel serait le niveau d'exigences sur ces différentes questions. Et cela n'a pas encore été défini."
Céline Fontannaz/oang
Calendrier désormais incertain
Le ministre suisse de l'Economie Johann Schneider-Ammann avait espéré conclure l'accord de libre-échange avec la Chine à la fin de l'année dernière.
Mais aujourd'hui, le Secrétariat d'Etat à l'économie ne se risque plus à évoquer une échéance, d'autant que les chapitres de la propriété intellectuelle, de la concurrence et des droits humains posent également problèmes.