Afin de respecter ses engagements d'assainissement des finances publiques, le Portugal devra réduire son déficit de 2,8 milliards d'euros en 2014, 700 millions d'euros en 2015 et 1,2 milliard en 2016, a annoncé le ministre des Finances, Vitor Gaspar, qui présentait mardi au Parlement le "Document de Stratégie budgétaire 2013-2017".
Le ministre, qui a indiqué que le détail des mesures - représentant un total de 4,7 milliards d'euros d'économie - serait dévoilé "dans les prochains jours", a reconnu que la réduction de la dette publique "exigera l'effort de toute une génération".
Le chômage dépassera bientôt les 18%
L'austérité, dont le Premier ministre Pedro Passos Coelho reste un fervent partisan, commence à susciter des frictions au sein de la coalition au pouvoir après un flot de critiques de la part de l'opposition de gauche dont la principale formation, le Parti socialiste, réclame une renégociation du plan de sauvetage et des mesures en faveur de la croissance et de l'emploi.
La politique économique suivie a en effet aggravé nettement plus que prévu la récession et le chômage, entraînant un mécontentement populaire de plus en plus sensible. L'économie doit reculer cette année de 2,3% et le chômage dépasser le taux record de 18%.
afp/mre
Coupes dans la Santé, l'Education et la Sécurité Sociale
Le plan de redressement présenté par le ministre fait suite à un budget 2013 d'une extrême rigueur, marqué par des hausses généralisées d'impôts, afin de réaliser des économies de 5,3 milliards d'euros.
Mais, depuis, l'objectif de ramener le déficit public à 5,5% du PIB à la fin de l'année a été largement compromis par une décision de la Cour constitutionnelle de rejeter plusieurs mesures, jugées discriminatoires, en particulier celles prévoyant de réduire les salaires et les pensions de fonctionnaires. Ce verdict de la Cour a privé le gouvernement de centre-droit d'économies évaluées à 1,3 milliard d'euros.
Pour colmater ce "trou", les autorités ont déjà révélé les grandes lignes des mesures envisagées et qui consistent essentiellement à réduire les budgets de fonctionnement de tous les ministères et à diminuer les dépenses liées à la Santé, l'Education et la Sécurité Sociale.