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L'accord de libre-échange avec Pékin favorable à l'économie suisse

Johann Schneider-Ammann sur le port chinois de Xiamen. [Alain Arnaud]
Un accord favorable à la Suisse / Forum / 10 min. / le 14 mai 2013
La Suisse a su préserver ses intérêts dans la négociation sur l'accord de libre-échange avec la Chine, selon les informations de la RTS. Les détails seront présentés mercredi au Conseil fédéral.

Le Département fédéral de l'économie (DFE) ne veut pas rendre public l'accord de libre-échange conclu avec Pékin avant le 24 mai, jour de la visite du Premier ministre chinois en Suisse.

Le Conseil fédéral en prendra connaissance lors de sa séance de mercredi, mais il apparaît que Berne a bénéficié de l'empressement chinois à conclure les négociations. L'accord, qui doit encore être validé sur le plan juridique, semble à l'avantage des milieux économiques helvétiques.

Pas de poulet chinois à prix cassé

Le conseiller fédéral Johann Schneider-Amman a reçu mardi matin une délégation des milieux économiques pour expliquer les grandes lignes de cet accord annoncé lundi. La ligne rouge semble ne pas avoir été franchie dans le dossier agricole. Le ministre l'a du reste répété lundi à la télévision alémanique: jamais il ne sacrifiera les paysans. Ainsi, le poulet chinois ne devrait pas déferler à prix cassé sur sol suisse, car aucune concession supplémentaire n'aurait été faite par rapport aux contingents de l'Organisation mondiale du commerce.                                                

Les horlogers, de leur côté, auraient obtenu que seuls les produits qui contiennent suffisamment de savoir-faire suisse bénéficient de taxes allégées à l'importation en Chine.

Un signal important

Selon le président de l'Union suisse des arts et métiers Jean-François Rime, il ne faut cependant pas se faire d'illusions. L'industrie n'obtiendra pas une diminution massive des taxes douanières. L'important reste le signal. Un cadre juridique permettra de naviguer plus aisément sur un marché considéré jusqu'ici comme une véritable jungle réglementaire.

L'attention particulière aux droits de l'homme qui figure dans le préambule de l'accord - arrachée par Didier Burkhalter lors de son récent voyage en Chine - devrait quant à elle rassurer les organisations non-gouvernementales.

Esther Coquoz/oang

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Une communication "cavalière"

Johann Schneider-Amman se montre bien cavalier dans sa communication, estiment plusieurs acteurs de la Berne fédérale. Certains négociateurs impliqués dans ce dossier n'étaient pas au courant avant la publication du communiqué, lundi.

Plus grave, le ministre de l'Economie choisit d'annoncer cet accord de libre-échange avec la Chine à la presse avant d'en informer ses collègues du Conseil Fédéral. Le gouvernement aura donc mercredi un peu l'impression d'être mis devant le fait accompli.

Le DFE déclare qu'il s'agit seulement d'un accord technique et que le volet politique ne fait que commencer, mais on sent bien la volonté de Johann Schneider-Amman de tirer un maximum de bénéfices de ce succès économique.